Les opposants aux mégabassines devant l’Agence de l’eau Loire Bretagne

Militants, élus, citoyens, près de 200 personnes ont manifesté ce jeudi 15 décembre à Orléans, pour demander la fin des financements des projets de méga-bassines. Par Laure d’Almeida dans le Parisien.
Les manifestants réclament l'arrêt des                      financements des projets de mégabassines. LP/Laure
                      d'Almeida
Les manifestants réclament l’arrêt des financements des projets de mégabassines. LP/Laure d’Almeida

Dès 11 heures, les militants contre les projets de mégabassines étaient nombreux à braver le froid à Orléans-La source ce jeudi 15 décembre. Après les fortes tensions et la manifestation de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), leur mobilisation continue, en interpellant cette fois l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. « Touche pas à ma nappe », « Bassines, pas un centime de plus », peut-on lire sur les banderoles accrochées aux grilles du bâtiment.

Alors que le conseil d’administration se réunit le jour même, les revendications des militants sont claires : ils réclament l’arrêt des financements des projets de mégabassines, ces immenses retenues d’eau artificielles qui naissent notamment dans le Vienne et la Sèvre niortaise pour l’irrigation des cultures. « Nous demanderons aussi un inventaire des projets de bassines payés par l’Agence et le bilan de ces derniers », ajoute Julien Le Guet du collectif Bassines Non Merci.

Il fait partie de la petite délégation qui a obtenu de se faire entendre par une partie du conseil d’administration. Avec lui, Benoît Biteau, député européen, insiste sur le respect de l’état de droit : « Certains projets de bassines continuent alors que des recours déposés ont été gagnés, c’est illégal ! » Pour renforcer la transparence sur ces financements, les militants demandent également que les conseils d’administration puissent être suivis par les citoyens au même titre que des conseils municipaux.

«D’autres systèmes existent ou restent à inventer»

Celles et ceux qui attendent le retour de la délégation devant l’Agence de l’eau viennent du Limousin, de la Vienne ou encore de Charente Maritime, comme Dominique Mallet. Drapeau de la confédération paysanne à la main, il est venu à Orléans en pensant « aux générations futures ». En maraîcher à la retraite, il connaît l’importance de l’eau et assure que « d’autres systèmes existent ou restent à inventer ».

Cassandra, elle, a 19 ans. Ces partiels à peine terminés, elle ne voulait pas rater l’occasion de venir rencontrer d’autres militants. « Les bassines c’est un symbole. Il rassemble tous les drapeaux », remarque son ami Lino alors que les couleurs de Greenpeace, la France Insoumise, le NPA ou encore Europe écologie les verts flottent autour d’eux.

Ils promettent de revenir

« Toutes nos demandes ont été entendues, à voir si elles ont été écoutées… », résume Benoit Biteau après avoir quitté le conseil d’administration. Selon lui, la manifestation du jour aura permis de montrer que « la mobilisation citoyenne est nationale, regardée jusque dans la commission européenne ».

« Il va falloir attaquer la gouvernance de l’Agence de l’eau », retient de son côté Julien Le Guet. Prêt de la moitié des représentants qui les ont entendus sont affiliés à la FNSEA et se sont battus pour les projets de mégabassines. Pourtant, Thierry Burlot, à la tête du comité de bassin, défend de son côté l’idée d’un moratoire sur la question, comme le réclament les militants. « Aujourd’hui, on attrape sa main tendue », résume Daniel Salmon, sénateur d’Ille-et-Vilaine.

Pour clôturer cette matinée de mobilisation, Julien Le Guet l’assure : « On reviendra ici. La maison de l’eau, c’est chez nous ! »

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