Archives de catégorie : Les usagers font avancer la gestion publique

Grande-Synthe : deux heures pour comprendre sa facture d’eau

L’Université populaire de Grande-Synthe organise des ateliers ouverts à tous les citoyens curieux de comprendre ce qui se cache derrière leurs factures d’eau. Au travers de discussions, les participants découvriront les différents modes de gestion d’eau existant à Dunkerque et ailleurs, afin de déceler les secrets des réseaux de distribution d’eau.

Ces préoccupations locales seront reliées à des problématiques internationales avec pour fil rouge une question : « L’eau est-elle monnayable ? ».

À l’issue de ces ateliers est programmée, le 17 septembre, la diffusion du documentaire Water Makes Money, récompensé en 2014 par le prix Kant Citoyen du monde. Le débat qui suivra sera mené par le spécialiste de la corruption et de la gestion de l’eau, Jean-Luc Touly.

L’occasion pour tous de se forger une opinion avant le prochain débat sur le mode de gestion de l’eau à adopter à Dunkerque après la fin du contrat entre la CUD et la Lyonnaise des Eaux en 2017.

Mercredis 12, 19 et 26 août et mercredi 9 septembre de 14h à 16h, mercredi 2 septembre de 15 h 30 à 17 h 30. Université populaire de Grande-Synthe, 156, avenue de Petite-Synthe. Réservation au 03 28 29 17 63. Gratuit

Publié dans la Voix du Nord le 9 août.

 

Bordeaux Métropole enterre le retour de l’eau en régie

Le conseil de Bordeaux Métropole a voté ce vendredi (63 voix pour, 41 contre) le principe d’affermage pour la gestion de l’eau potable et de l’assainissement. Il écarte ainsi l’hypothèse d’un retour en régie de ces services, avancée sous la précédente présidence du socialiste Vincent Feltesse.

Suite à des études comparatives des différents scenarii, l’agglomération préfère laisser leur exploitation au privé, après expiration des délégations de service public (DSP) actuelles, fin 2018 pour l’eau et fin 2021 pour l’assainissement. Le concessionnaire actuel est la Lyonnaise des eaux.

« Compte tenu de l’énorme charge de travail qu’entraîne la mutualisation, ce n’est pas le moment de gérer aussi en direct l’eau et l’assainissement, justifie Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole. Le contrat d’affermage a l’avantage d’être de courte durée – 6 ans, contre 30 pour la DSP, et de ne pas être irréversible, contrairement au passage en régie. Et le schéma est très différent de la DSP puisque le fermier se contentera d’exploiter le réseau, les investissements resteront du ressort de la métropole. »

Au terme d’un tour d’horizon des agglomérations comparables, les élus de Bordeaux Métropole ont aussi retenu « qu’il n’y a pas de lien probant entre mode de gestion et prix de l’eau ».

Selon certaines estimations, au contraire, la facture de l’eau serait de 10% à 20% moins chère en régie. C’est d’ailleurs un des arguments avancés en conseil par Alain Anziani : selon le premier vice-président socialiste de la métropole, dans les 15 villes de plus de 100 000 habitants où l’eau est la moins chère en France, 13 disposent d’une régie.

Le maire de Mérignac fait aussi valoir que la métropole, qui va intégrer 2000 agents en deux ou trois ans avec la mutualisation des services, pourrait parfaitement intégrer les 550 salariés de la Lyonnaise concernés en 6 ou 7 ans.

La majorité Communauté d’avenir a écarté cette option. Le groupe socialiste a quant à lui voté contre l’affermage, tout comme les communistes et les écologistes. Président du groupe EELV, Gérard Chausset déplore que le « contrat léonin avec la Lyonnaise » ait fait perdre « des centaines de millions d’euros à la collectivité », jusqu’à la décision d’Alain Rousset, alors président de la CUB, de renégocier avec l’entreprise. L’élu écologiste regrette en outre la décision de la majorité précédente d’avoir préféré attendre 2019 pour passer les deux contrats en régie, quand elle aurait pu municipaliser tout de suite l’assainissement.

Publié par Rue89 Bordeaux

Martinique, Prix de l’eau : « On se moque de nous! »

L’Aduem (Association de Défense des Usagers de l’Eau en Martinique) continue à se mobiliser pour dénoncer les nouveaux tarifs du Siscm et de la SME qui placeraient les prix de l’eau pour les usagers de sud « parmi le plus élevé de France » .
L’Association de Défense des Usagers de l’Eau en Martinique (Aduem) n’en démord pas. Depuis les nouveaux contrats d’affermage en eau et assainissement passés entre le Sicsm (Syndicat Intercommunal du Centre et du Sud de la Martinique) et la SME (Société Martiniquaise des Eaux) le 1er avril, ses membres s’alarment des prix facturés à l’usager. « On se moque de nous! Le détail de la facture, qui comporte 30 lignes, est un modèle du genre. Elle reflète parfaitement la gouvernance actuelle de l’eau en Martinique qui ressemble à un mille-feuilles et coûte si cher à l’abonné » , ironise Gilbert. Pour l’association, contrairement aux éléments donnés par le Sicsm dans notre dossier du 23 juin, le prix de l’eau et de l’assainissement pour les 14 communes du sud de l’île (La Trinité au Diamant), est compris entre 5,40 euros et 6 euros le m3, selon les zones géographiques de l’île (1). « Des prix parmi les plus élevés de France! » , tonnent les membres de l’Aduem.

« DES RAISONS POLITIQUES »

« L’une des raisons du coût élevé provient de cet empilage non-justifié de différentes structures qui ont chacune des coûts de fonctionnement importants » , estime Françoise Lacy, la présidente. Réunie dernièrement à la maison des syndicats pour discuter des modalités du combat futur, l’association regrette qu’aucune des dispositions promises après les grèves de 2009 n’ait eu de suite concrète. En particulier, le syndicat unique de l’eau, « la solution pour faire baisser les prix » qui est mort-né. Il était pourtant préconisé par les services de l’État dans le rapport d’« audit sur l’eau en Martinique » rendu public en novembre 2010. « Mais aucun homme politique ne l’envisage car simplifier la gouvernance de l’eau, c’est réduire le nombre de postes de présidents, vice-présidents, directeurs de syndicats des e aux… La politique et l’eau sont intimement liées, au détriment des usagers qui payent très cher un service vital » .
(1) Tarifs TTC pour une consommation moyenne annuelle d’eau et d’assainissement de 120 m3
Publié par France Antilles Martinique, le vendredi 3 juillet 2015

Valence: objectif 15 % de fuites d’eau au lieu de 20 %

Voilà un an et demi qu’a été municipalisée la gestion de l’eau à Valence. Un choix de l’ancienne municipalité socialiste que n’a pas remis en cause la majorité de Nicolas Daragon, le maire UMP-UDI. « Nous n’avons aucune raison de casser un outil qui fonctionne et au contraire souhaitons accompagner son développement » précise Jean-Luc Chaumont, conseiller délégué à l’Agenda 21.

« Certaines de nos canalisations datent de 1889 ! »

La Régie municipale, dirigée par Maxime Durand, a “hérité” d’un inventaire du réseau remis par l’ancien exploitant Véolia. « Nous nous en servons pour notre gestion patrimoniale, explique le directeur. Certaines de nos canalisations datent de 1889 ! Et notre indice de fuite est actuellement de 20 % (NDLR : c’est mieux que les 25 % de moyenne nationale). Notre objectif c’est de ramener cet indice à 15 % d’ici 2017 ».

À cet effet, 1 % du linéaire des 292 kilomètres de canalisations d’eau sera renouvelé chaque année. Soit 3 km par an, qui coûteront un effort financier de 1 million d’euros par an.

« Notre objectif est multiple, poursuit Jean-Luc Chaumont, et consiste à la fois à maîtriser les coûts de l’eau, tout en investissant dans des outils structurants pour préparer l’avenir de la ville, la sécurité d’approvisionnement et la qualité de l’eau ».

L’Appel de Guéret

Nous, citoyens, usagers du service public, militants syndicaux, associatifs, politiques, élus, collectifs de la Convergence, coordinations, lançons aujourd’hui un appel pour la défense, la reconquête, la réinvention et le développement des services publics.

Des services publics, créateurs de richesses, au service de la satisfaction des besoins et des droits fondamentaux, de la redistribution des richesses produites et s’inscrivant clairement dans la transition écologique.

 

Des services publics bénéficiant de financements pérennes au moyen notamment d’une véritable réforme fiscale et d’un contrôle public des banques et les organismes financiers.

 

Des services publics au sein desquels les citoyens doivent disposer de nouveaux droits sur l’expression des besoins de service public et leurs modalités d’exercice.

 

Des services publics assurant les principes de solidarité, d’égalité de traitement notamment entre les femmes et les hommes, de continuité et d’égal accès, sur l’ensemble du territoire

 

Des services publics, dans les territoires, en France et en Europe, pour combattre l’austérité et sortir de la crise.

 

Nous appelons au renforcement des collectifs et comités existants et à la création de nouveaux collectifs de la Convergence sur l’ensemble du territoire pour engager cette bataille dans la durée

 

Nous appelons à l’organisation d’assises locales dans l’objectif d’adopter, en 2016, un manifeste, outil de mobilisation pour les services publics.

 

Nous nous inscrivons dans toutes les mobilisations, territoriales et professionnelles, pour les services publics et la protection sociale, en France, en Europe et dans le monde, en 2015.

Le 14 juin 2015

La Convergence nationale de défense et de développement des services publics