Saint-Etienne – Eau : pourquoi la mairie a jeté l’éponge

Lors du dernier conseil, la majorité municipale a justifié son renoncement à remunicipaliser l’eau (idée exposée fin 2012) par une délibération votée en mars 2013 verrouillant la possibilité. Ecran de fumée, rétorquent ses prédécesseurs.

La ligne de partage est là. D’un côté, la version de la nouvelle majorité assurant que l’arrêt Olivet permettait de remunicipaliser l’eau stéphanoise sans frais. De l’autre, celle de l’ancienne, basée sur les conclusions de son ex service juridique : « si nous tentions d’aller devant les tribunaux, le rapport était clair : malgré Olivet, jamais un juge n’aurait accepté de mettre sous le tapis la clause de rupture à 59 M€ de 1992 », martèle l’ex adjoint PS Florent Pigeon ajoutant que la note est restée dans les bureaux de la municipalité…
Par l’arrêt Olivet (commune du Loiret) d’avril 2009, le Conseil d’État dit qu’un contrat conclu avant 1995 pour plus de 20 ans peut être rendu caduc si dénoncé avant 2015. « Sans avoir à verser d’indemnité dans notre cas », assurait pourtant il y a 2 ans dans un entretien à L’Essor, Saint-Etienne 2014, association à l’origine de l’équipe G. Perdriau élue en mars. Il s’agissait alors d’intégrer l’idée dans son programme malgré l’héritage du même camp : avoir confié en 1992 une délégation à la Stéphanoise des eaux sur 30 ans. Il fallait alors « remettre à neuf les équipements. Mais certes, la durée de concession était trop longue », reconnaissait en 2012 l’avocat Michel Béal, aujourd’hui adjoint et qui défendit en justice la Ville dans les années 90 face à une association de consommateurs contestant un prix doublé avec la délégation…
Mais, assure aujourd’hui G. Perdriau, une délibération du conseil de mars 2013 – sur laquelle son groupe, alors d’opposition avait voté contre – aurait mis fin à toute possibilité. Un avenant, qui entre autres, refixait la durée du contrat (toujours jusqu’en 2022) et du coup enlèverait la notion « d’avant 1995 ». « 20 ans que Maurice Vincent et ses amis critiquaient cette délégation, parlant “d’impôt sur l’eau“. Bizarrement, quand l’occasion fut là, ils l’écartèrent avant les élections, le débat », s’indigne G. Perdriau. « Cette position est un écran de fumée, rétorque F. Pigeon, bien sûr que si nous avions pu relancer une régie, nous l’aurions fait ! Mais le droit n’est pas rétroactif, il est soumis à interprétation et nous avons confiance dans les experts juridiques municipaux qui ne sont pas adhérents au PS ! Rappelons la baisse du prix de 24 % en 2008 (6 M€ de moins par an) et la délibération de 2013… » Celle-ci porte sur la prise en charge par le délégataire du problème de l’aluminium, un rehaussement exigé du rendement du réseau et enfin, une possibilité de sortir du contrat en 2018 contre une somme deux à trois fois moindre que les 59 M€ de 1992… Sortie qui, de toute évidence ne devrait pas être pour ce mandat.

Xavier Alix

Publié dans L’Essor 25 octobre 2014

LE GRAND TUYAU « INUTILE » ?

Grand Nouméa

Une association d’usagers conteste le rachat du contrat de l’aqueduc par les communes de l’agglomération. Selon elle, le montant bien trop élevé se répercutera sur les factures des abonnés. Des recours au tribunal administratif seront prochainement déposés.

Le rachat du Grand Tuyau par le Sign sera effectif au 1er janvier 2015.

Photo Archives LNC

Elle ne lâchera rien. Après avoir perdu une première bataille au tribunal administratif(*), l’Association de défense des usagers des services publics et privés (ADUSPP) remet le couvert. Elle entend attaquer en justice le rachat de la Société anonyme des eaux de Tontouta (Sadet), qui gère le Grand Tuyau, par le Syndicat intercommunal du Grand Nouméa (Sign). Les membres de l’association avancent deux motifs : le premier concerne la date de ce rachat prévu au 1er janvier 2015. « Il est écrit dans le traité de concession daté du 31 décembre 1998 et signé par les quatre maires de l’époque, Jean Lèques, Harold Martin, Bernard Marant et Pierre Frogier, que le contrat ne pouvait être racheté avant la vingtième année. Ça nous emmène au 1er janvier 2019, donc avec quatre ans d’avance, nous pensons que ça ne tient pas », détaille Noël Tromparent, trésorier de l’ADUSPP.

Défiscalisation. L’autre motif qui chagrine l’association concerne le montant de ce rachat. Il se monte à un peu moins de 4 milliards de francs (que le Sign emprunte à l’Agence française de développement, AFD), soit moitié moins que le coût initial de construction (8 milliards de francs). « Le montant du rachat nous paraît exorbitant », s’exclame Noël Tromparent. Selon l’association, la subvention de l’Etat via la défiscalisation est de 2,5 milliards, les provisions de renouvellement s’élevaient à 1,5 milliard en 2010, et les amortissements de caducité étaient de 1,7 milliard (2010). « Comment ont-ils trouvé le chiffre de 4 milliards ? Ça devrait être moins. » Cet argent sera reversé à la Lyonnaise des Eaux, détentrice du Grand Tuyau via la Calédonienne des Eaux et sa filiale la Sadet. Pour casser ce rachat, l’association va attaquer au tribunal administratif les délibérations votées par les quatre conseils municipaux de l’agglomération qui autorisaient les maires à racheter l’aqueduc via le Sign. Les contestataires devraient viser la délibération prise par le conseil municipal de Nouméa le 20 août. « C’est la plus importante. Le montant de la somme garantie par la ville de Nouméa est de 2,2 milliards de francs, soit plus de la moitié du rachat », détaille Noël Tromparent.

Maîtrise. Les quatre maires de l’agglomération soutiennent pourtant que ce rachat est nécessaire car il permettra « une meilleure maîtrise du prix de l’eau ». Le trésorier de l’ADUSPP, ancien magistrat aujourd’hui engagé dans le monde associatif, n’est pas de cet avis. Il se dit « certain que les mairies répercuteront le prix de cet achat sur les abonnements ». Au milieu de ces nombreux recours en justice, qui pour l’instant n’ont pas abouti, quel est l’objectif final de l’association ? Noël Tromparent répond : « Nous voulons prouver que le Grand Tuyau était inutile. Le problème est là. La Lyonnaise des Eaux était juge et partie dans les années 1990. Elle a profité de quelques mois de sécheresse en Nouvelle-Calédonie pour dire que la construction de cet aqueduc était indispensable. Nous pensons que c’est entièrement faux. »

Publié le mardi 21 octobre 2014 dans les Nouvelles calédoniennes

POURQUOI LE DRAME DE SIVENS ?

Communiqué de la COORDINATION EAU ADOUR GARONNE *

« Rémi est mort dans la nuit de samedi à dimanche face aux gendarmes et la responsabilité des politiques locaux et nationaux, des lobbies agricoles, de la CAGC, du Comité de Bassin Adour Garonne et de l’Agence de l’Eau sont écrasantes.

° Les politiques locaux, au premier rang desquels Thierry Carcenac, dont l’entêtement et les propos dans les médias, malgré ce drame, sont proprement scandaleux ;

° Les politiques nationaux, qui ont jeté Delphine Bato, qui avait pris à bras le corps tout ces problèmes de gouvernance de l’eau ;

Qui ont avancé d’un an le renouvellement des Comités de Bassin pour mieux conserver le déséquilibre des forces en présence et éviter, comme l’avait prévu la ministre de l’écologie, le rééquilibrage de ces forces au profit des usagers domestiques et au détriment des agriculteurs ;

°Les lobbies agricoles, dont on apprend par le rapport remis aujourd’hui à Ségolène royal, que les besoins étaient surestimés de 35% ;

Qui ne seraient que 20 à réclamer ce barrage , contre les 85 annoncés.

° La CAGC (Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne) qui lance les appels d’offre, qui y répond, construit les barrages et gère la répartition de l’eau ainsi produite.

° Le Comité de Bassin qui préfère régler les PB de pollution en aval par le système de « chasse d’eau » crée par les barrages que par une véritable politique de prévention des pollutions à la source ;

° L’Agence de l’Eau Adour Garonne, qui orchestre tout cela par ses subventions, subventions qui sont payées à 90% par les usagers domestiques à travers leur facture d’eau (2% par les agriculteurs), et qui sont aussi obligés de payer très chers la dépollution de leur eau potable.

La « Coordination Eau Adour Garonne » demande que les responsabilités dans ce drame soient clairement établies, qu’une véritable démocratie de l’eau soit mise en place et que cesse  cette gouvernance « entre soi » d’un bien aussi vital. »

Fait à Toulouse le 27 octobre 2014

* qui regroupe une soixantaine d’associations de défense des usagers domestiques de l’eau et de l’environnement ; dont Eau Secours 31 Toulouse, Trans-Cub Bordeaux Trans-Lib Libourne,  EAU’CH, Castres, Saintes, Cognac…

 

 

 

Marché de l’eau à Bastia: un jeu de patience au pas de course

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Les conseillers communautaires doivent attribuer le marché de l’eau à un délégataire ou choisir un fonctionnement en régie.Gérard BaldocLes élus de la Cab doivent examiner les conclusions de l’expertise sur l’affermage et la régie et se prononcer au plus vite. Si l’enjeu est stratégique, son coût (environ 30 ME) appelle aussi la réflexion

Depuis près d’un an, le marché de l’eau de la communauté d’agglomération est en sursis. Le contrat d’affermage dont bénéficiait l’office d’équipement hydraulique de la Corse a expiré le 31 décembre 2013. En pleine période électorale, les élus avaient décidé de repousser son attribution et une prolongation du contrat avait été signée.

Six mois plus tard, le dossier n’était guère plus avancé. Le contexte post-électoral avec les changements à la présidence de la Cab ne permettait pas non plus de décider dans les meilleures conditions.

Les conseillers communautaires avaient donc voté une nouvelle prolongation de contrat avec l’OEHC. Une année supplémentaire qui aura coûté près d’un million d’euros à la collectivité.

À ce jour, les élus n’ont toujours pas arrêté leur choix, néanmoins ils n’ont plus le temps d’attendre. Pourquoi traitent-ils avec autant de pincettes, un tel dossier ? Il faut dire qu’il est à la fois stratégique et politique.

La fourniture de l’eau potable et la gestion de l’assainissement des cinq communes du grand Bastia ont un coût qui frôle les 30 ME. Autrement dit, dans l’état où se trouvent les finances de la communauté d’agglomération, mieux vaut ne pas se tromper de stratégie.

Il faut à la fois concilier la qualité de service et un coût au mètre cube qui paraisse raisonnable pour les usagers. Lorsque la Cab a lancé l’appel d’offres pour le marché de l’eau, deux candidats ont soumissionné : l’actuel fermier l’OEHC et Kyrnolia (filiale de Veolia en Corse).

Mais dans les deux cas, les prix et les conditions proposés n’ont pas convaincu les élus de la communauté d’agglomération.

En choisissant un opérateur, la Cab paye, délègue le service et ne prend en charge alors que les très grosses réparations et le renouvellement des infrastructures. L’option paraît commode mais elle offre très peu de marge de manœuvre sur les prix fixés par l’opérateur et supportés par les usagers.

La deuxième alternative de l’agglo est la régie. Une entité autonome avec son budget, ses employés, le tout dépendant de la collectivité qui peut fixer le prix qu’elle souhaite.

« Un investissement de très longue durée »

Les conseillers communautaires doivent attribuer le marché de l’eau à un délégataire ou choisir un fonctionnement en régie.Gérard BaldocUne régie pour l’eau, de nombreuses communes et intercommunalités de France y ont eu recours ces dernières années, tentant ainsi de réduire la facture pour les habitants.

Une aubaine en quelque sorte pour les élus qui peuvent alors (et c’est politique) disposer d’une influence non négligeable, notamment en tant qu’employeur. Seul problème pour cette option : le temps.

Il joue contre les élus de la Cab. Créer une telle structure en partant de zéro n’est pas aussi simple, sur les plans juridiques, techniques et financiers. Pourtant, si aucune décision n’est prise, le marché de l’eau passera automatiquement en régie, au 1er janvier 2015. Ce qui apparaissait comme la meilleure solution aux yeux de plusieurs élus peut ainsi devenir la pire…

La Cab espère en tout cas un résultat pérenne, comme l’indique son président François Tatti :« C’est une problématique importante qui entraîne un investissement de très longue durée, il nous faut trouver le système le plus avantageux pour la Cab et pour les usagers ».

Les élus vont donc se pencher sur les conclusions des expertises comparatives réclamées quelques mois plus tôt. Elles détaillent toutes les options possibles, leurs modalités de mise en œuvre, leur coût. Avec tous ces éléments en main, il faudra enfin se prononcer entre la délégation de service public de type affermage ou la régie. Sans que ce choix ne devienne un pis-aller ou ne soit vécu comme imposé par la législation.

Corse Matin du 27 octobre 2014

Des sanctions pour les délits de fuite (d’eau) !

Le temps est venu de sanctionner les autorités organisatrices des services d’eau et d’assainissement pour les délits de fuite d’eau dans les réseaux. Mais les usagers ne doivent pas être les payeurs.

L’année 2014 devrait voir la mise en œuvre du doublement de la redevance à payer aux agences de l’eau, en cas de rendement des réseaux de distribution de l’eau potable inférieur à 85%.

Des interventions fermes et multiples des usagers, pour obtenir et contrôler les déclarations des exploitants, et veiller à ce que les pénalités dues ne soient pas répercutées sur les factures seraient bienvenues.

Pour appuyer cette proposition, voici :

* un commentaire de ce qu’apporte la législation à compter de cette année (à la suite)
* les textes réglementaires de références >>> ici
* 3 exemples de courriers de  demande de communication de documents : l’un au délégataire >> ici, l’autre à l’autorité territoriale en charge de la compétence eau potable >> ici, le 3ème à l’AESN >> là (garder trace de ces envois pour saisir la CADA en cas de non-réponse ou refus de réponse).

La réglementation invite les autorités organisatrices des services d’eau et d’assainissement à une gestion patrimoniale des réseaux, en vue notamment de limiter les pertes d’eau dans les réseaux de distribution et le gaspillage.

À cette fin elle les oblige, dès cette année 2014, d’une part à réaliser et mettre à jour annuellement un descriptif détaillé des réseaux, d’autre part à établir un plan d’actions comprenant, s’il y a lieu – c’est-à-dire, si les pertes d’eau dans les réseaux de distribution dépassent des seuils fixés – un programme pluriannuel de travaux d’amélioration du réseau.

Des pénalités financières sont prévues en cas de non-respect de ces obligations.

Le taux de la redevance pour l’usage d’alimentation en eau potable est ainsi multiplié par deux lorsque le descriptif ou le plan d’actions visé à l’article L. 2224-7-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) n’a pas été établi dans les délais prescrits. Cette majoration prend effet à partir de l’année suivant le constat de cette carence.

La loi permet aussi d’exiger des collectivités et agglomérations la copie des déclarations obligatoires qu’elles effectuent  auprès de leur agence de l’eau pour le calcul de leur redevance.  Cette obligation résulte de la loi du 12 juillet 2010 (Grenelle 2 de l’environnement), complétée d’un décret il y a 20 mois. Les exploitants et collectivités ont largement eu le temps de s’y préparer et ne peuvent pas plaider la surprise. Et pourtant, rares, trop rares sont ceux qui se sont acquittés de cette obligation.

Cette difficulté à obtenir un inventaire  et les résultats du réseau de distribution d’eau potable est la démonstration  de l’opacité et des défaillances de la gestion déléguée, tout simplement incapable de fournir des données fiables sur un réseau qu’elle gère pourtant depuis des décennies.

Une fois de plus, les délégataires pratiquent la guerre d’usure pour s’exonérer de leurs responsabilités : leurs tergiversations, leur retard pour fournir les informations prévues,   découragent les exigences de transparence des usagers. Ils permettent aux multinationales de gagner du temps, de repousser à toujours plus tard l’impératif de réparation coûteuse de leurs tuyaux percés.

Pas question pour autant de les laisser gaspiller tranquille l’eau potable, notre bien commun. Nous devons exiger copie des déclarations des exploitants envoyées à l’agence de l’eau, et communication du montant des majorations de redevance dues au fait de non déclaration ou d’une déclaration d’un taux de rendement inférieur à 85 % (la grande majorité, puisque le taux moyen en France est de 75%). Nous devons aussi refuser que la majoration de la redevance sanctionnant les carences du délégataire soit répercutée sur la facture des usagers. Tout cela est à l’ordre du jour, partout.

Si nos collectivités se font tirer l’oreille pour fournir les documents réclamés, sans les absoudre pour ces manquements, un recours existe : interpeller l’agence de l’eau Seine-Normandie, collectrice des déclarations et redevances de ces mêmes collectivités. Echangeons nos démarches et résultats pour les obtenir !

Résumé des textes désormais applicables :

Une  majoration du taux de la redevance pour l’usage « alimentation en eau potable » est appliquée si le plan d’actions mentionné au deuxième alinéa de l’article L. 2224-7-1 du code général des collectivités territoriales n’est pas établi dans les délais prescrits au V de l’article L. 213-10-9, lorsque le rendement du réseau de distribution d’eau, calculé pour l’année précédente ou, en cas de variations importantes des ventes d’eau, sur les trois dernières années, et exprimé en pour cent, est inférieur à 85 %.

Ce plan d’actions inclut :

–      un suivi annuel du rendement des réseaux de distribution d’eau, tenant compte des livraisons d’eau de l’année au titre de laquelle un taux de pertes en eau supérieur à la valeur mentionnée à l’alinéa précédent a été constaté. En application du plan d’actions, le descriptif détaillé des ouvrages de transport et de distribution d’eau potable défini à l’article D. 2224-5-1 du code général des collectivités territoriales est mis à jour en indiquant les secteurs ayant fait l’objet de recherches de pertes d’eau par des réseaux de distribution ainsi que les réparations effectuées.

–      le descriptif détaillé des ouvrages de collecte et de transport des eaux usées mentionné à l’article L. 2224-8 incluent, d’une part, le plan des réseaux mentionnant la localisation des dispositifs généraux de mesures, d’autre part, un inventaire des réseaux comprenant la mention des linéaires de canalisations, la mention de l’année ou, à défaut de la période de pose, la catégorie de l’ouvrage définie en application de l’article R. 554-2 du code de l’environnement, la précision des informations cartographiques définie en application du V de l’article R. 554-23 du même code ainsi que les informations disponibles sur les matériaux utilisés et les diamètres des canalisations.

Le descriptif visé à l’alinéa précédent devait être établi avant la fin de l’année 2013. Il est ensuite mis à jour selon une périodicité fixée par décret afin de prendre en compte l’évolution du taux de perte visé à l’alinéa précédent ainsi que les travaux réalisés sur ces ouvrages.

La non-réalisation de ce descriptif détaillé des réseaux d’eau potable, a pour conséquence la même pénalité financière que celle appliquée en cas de non-respect du rendement seuil.

Quelles informations doit comprendre ce descriptif ?
La principale difficulté réside dans la recherche, la collecte et la structuration des informations. A ce stade, le recours à un bureau d’études n’est pas indispensable.

La philosophie même du décret est d’encourager une mise à niveau minimale des connaissances patrimoniales des collectivités.

Cette étape est à considérer comme le tout premier pas d’une démarche à long terme d’amélioration de la performance des systèmes d’alimentation en eau potable.

Par ailleurs, un inventaire du patrimoine est un préambule à la réalisation d’un diagnostic du fonctionnement du réseau. Ce diagnostic est lui-même un préliminaire nécessaire à l’établissement d’un plan.

L’inventaire du patrimoine ne nécessite pas forcement une étude spécifique. La connaissance du réseau passe avant tout par les points suivants :

–      compiler l’ensemble des plans de récolement du réseau sur un même document,
–      rechercher des informations dans les dossiers de projets, les décomptes de travaux, les archives communales, etc.,
–      faire appel à la mémoire humaine : comptable public, voisinage, anciens fontainiers, élus, délégataires, bureaux d’études, administration, etc.,
–      profiter des interventions sur le réseau pour compléter sa connaissance.
–      Le cas échéant, lorsque l’information devient nécessaire, des sondages peuvent alors être organisés.
–      Dans tous les cas, la traçabilité sur la précision ou la provenance d’une information est tout aussi importante que l’information elle-même.
–      Ainsi, le modèle d’inventaire que nous proposons en accompagnement de ce guide permet de renseigner l’origine et le niveau de précision des informations collectées.

Tout exploitant avait l’obligation de déclarer à l’Agence de l’eau Seine-Normandie, avant le 1er avril, les volumes d’eau prélevés l’année précédente.

Tous les formulaires et guides nécessaires ont été mis gratuitement à disposition des collectivités dès 2013 pour répondre en 2014 à ces nouvelles obligations de transparence.

Le silence entretenu sur le contenu des déclarations faites depuis 6 mois à l’agence est un aveu implicite de leur caractère très gênant pour les exploitant : Il faut les obtenir !