EELV : l’eau est un droit, les coupures sont illégales

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Après la condamnation de la Lyonnaise des eaux pour coupure d’eau illégale, c’est aujourd’hui Véolia qui est assignée en justice pour les mêmes motifs. A croire que les délégataires de service public oublient que les coupures d’eau sont illégales depuis 2013.

EELV salue la condamnation de la Lyonnaise des Eaux-Suez par le tribunal de Soisson comme un jugement historique et essentiel pour la protection des familles les plus précaires : les coupures d’eau pour impayés sont bien illégales. EELV soutient les associations France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France qui ont décidé d’assigner Veolia en référé devant le tribunal d’instance de Bourges.

EELV a toujours soutenu le Droit à l’Eau et toutes les initiatives citoyennes en France contre les privatisations des services de l’Eau. EELV a également soutenu la première initiative européenne « right2water » (droit à l’eau) qui a vu plus de 1,8 millions de citoyens originaires de 13 pays signer une pétition pour protester contre la privatisation de l’eau dans les municipalités européennes. Grâce à cette mobilisation l’Union Européenne a repoussé le projet de concession des services de l’eau à des entreprises privées.

En France, EELV soutient les collectifs citoyens pour le service public à Lille, Montpellier, Avignon et dans d’autres villes et villages.

L’eau doit être reconnue comme un bien commun.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux EELV

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Saint-Etienne – Eau : pourquoi la mairie a jeté l’éponge

Lors du dernier conseil, la majorité municipale a justifié son renoncement à remunicipaliser l’eau (idée exposée fin 2012) par une délibération votée en mars 2013 verrouillant la possibilité. Ecran de fumée, rétorquent ses prédécesseurs.

La ligne de partage est là. D’un côté, la version de la nouvelle majorité assurant que l’arrêt Olivet permettait de remunicipaliser l’eau stéphanoise sans frais. De l’autre, celle de l’ancienne, basée sur les conclusions de son ex service juridique : « si nous tentions d’aller devant les tribunaux, le rapport était clair : malgré Olivet, jamais un juge n’aurait accepté de mettre sous le tapis la clause de rupture à 59 M€ de 1992 », martèle l’ex adjoint PS Florent Pigeon ajoutant que la note est restée dans les bureaux de la municipalité…
Par l’arrêt Olivet (commune du Loiret) d’avril 2009, le Conseil d’État dit qu’un contrat conclu avant 1995 pour plus de 20 ans peut être rendu caduc si dénoncé avant 2015. « Sans avoir à verser d’indemnité dans notre cas », assurait pourtant il y a 2 ans dans un entretien à L’Essor, Saint-Etienne 2014, association à l’origine de l’équipe G. Perdriau élue en mars. Il s’agissait alors d’intégrer l’idée dans son programme malgré l’héritage du même camp : avoir confié en 1992 une délégation à la Stéphanoise des eaux sur 30 ans. Il fallait alors « remettre à neuf les équipements. Mais certes, la durée de concession était trop longue », reconnaissait en 2012 l’avocat Michel Béal, aujourd’hui adjoint et qui défendit en justice la Ville dans les années 90 face à une association de consommateurs contestant un prix doublé avec la délégation…
Mais, assure aujourd’hui G. Perdriau, une délibération du conseil de mars 2013 – sur laquelle son groupe, alors d’opposition avait voté contre – aurait mis fin à toute possibilité. Un avenant, qui entre autres, refixait la durée du contrat (toujours jusqu’en 2022) et du coup enlèverait la notion « d’avant 1995 ». « 20 ans que Maurice Vincent et ses amis critiquaient cette délégation, parlant “d’impôt sur l’eau“. Bizarrement, quand l’occasion fut là, ils l’écartèrent avant les élections, le débat », s’indigne G. Perdriau. « Cette position est un écran de fumée, rétorque F. Pigeon, bien sûr que si nous avions pu relancer une régie, nous l’aurions fait ! Mais le droit n’est pas rétroactif, il est soumis à interprétation et nous avons confiance dans les experts juridiques municipaux qui ne sont pas adhérents au PS ! Rappelons la baisse du prix de 24 % en 2008 (6 M€ de moins par an) et la délibération de 2013… » Celle-ci porte sur la prise en charge par le délégataire du problème de l’aluminium, un rehaussement exigé du rendement du réseau et enfin, une possibilité de sortir du contrat en 2018 contre une somme deux à trois fois moindre que les 59 M€ de 1992… Sortie qui, de toute évidence ne devrait pas être pour ce mandat.

Xavier Alix

Publié dans L’Essor 25 octobre 2014

LE GRAND TUYAU « INUTILE » ?

Grand Nouméa

Une association d’usagers conteste le rachat du contrat de l’aqueduc par les communes de l’agglomération. Selon elle, le montant bien trop élevé se répercutera sur les factures des abonnés. Des recours au tribunal administratif seront prochainement déposés.

Le rachat du Grand Tuyau par le Sign sera effectif au 1er janvier 2015.

Photo Archives LNC

Elle ne lâchera rien. Après avoir perdu une première bataille au tribunal administratif(*), l’Association de défense des usagers des services publics et privés (ADUSPP) remet le couvert. Elle entend attaquer en justice le rachat de la Société anonyme des eaux de Tontouta (Sadet), qui gère le Grand Tuyau, par le Syndicat intercommunal du Grand Nouméa (Sign). Les membres de l’association avancent deux motifs : le premier concerne la date de ce rachat prévu au 1er janvier 2015. « Il est écrit dans le traité de concession daté du 31 décembre 1998 et signé par les quatre maires de l’époque, Jean Lèques, Harold Martin, Bernard Marant et Pierre Frogier, que le contrat ne pouvait être racheté avant la vingtième année. Ça nous emmène au 1er janvier 2019, donc avec quatre ans d’avance, nous pensons que ça ne tient pas », détaille Noël Tromparent, trésorier de l’ADUSPP.

Défiscalisation. L’autre motif qui chagrine l’association concerne le montant de ce rachat. Il se monte à un peu moins de 4 milliards de francs (que le Sign emprunte à l’Agence française de développement, AFD), soit moitié moins que le coût initial de construction (8 milliards de francs). « Le montant du rachat nous paraît exorbitant », s’exclame Noël Tromparent. Selon l’association, la subvention de l’Etat via la défiscalisation est de 2,5 milliards, les provisions de renouvellement s’élevaient à 1,5 milliard en 2010, et les amortissements de caducité étaient de 1,7 milliard (2010). « Comment ont-ils trouvé le chiffre de 4 milliards ? Ça devrait être moins. » Cet argent sera reversé à la Lyonnaise des Eaux, détentrice du Grand Tuyau via la Calédonienne des Eaux et sa filiale la Sadet. Pour casser ce rachat, l’association va attaquer au tribunal administratif les délibérations votées par les quatre conseils municipaux de l’agglomération qui autorisaient les maires à racheter l’aqueduc via le Sign. Les contestataires devraient viser la délibération prise par le conseil municipal de Nouméa le 20 août. « C’est la plus importante. Le montant de la somme garantie par la ville de Nouméa est de 2,2 milliards de francs, soit plus de la moitié du rachat », détaille Noël Tromparent.

Maîtrise. Les quatre maires de l’agglomération soutiennent pourtant que ce rachat est nécessaire car il permettra « une meilleure maîtrise du prix de l’eau ». Le trésorier de l’ADUSPP, ancien magistrat aujourd’hui engagé dans le monde associatif, n’est pas de cet avis. Il se dit « certain que les mairies répercuteront le prix de cet achat sur les abonnements ». Au milieu de ces nombreux recours en justice, qui pour l’instant n’ont pas abouti, quel est l’objectif final de l’association ? Noël Tromparent répond : « Nous voulons prouver que le Grand Tuyau était inutile. Le problème est là. La Lyonnaise des Eaux était juge et partie dans les années 1990. Elle a profité de quelques mois de sécheresse en Nouvelle-Calédonie pour dire que la construction de cet aqueduc était indispensable. Nous pensons que c’est entièrement faux. »

Publié le mardi 21 octobre 2014 dans les Nouvelles calédoniennes

POURQUOI LE DRAME DE SIVENS ?

Communiqué de la COORDINATION EAU ADOUR GARONNE *

« Rémi est mort dans la nuit de samedi à dimanche face aux gendarmes et la responsabilité des politiques locaux et nationaux, des lobbies agricoles, de la CAGC, du Comité de Bassin Adour Garonne et de l’Agence de l’Eau sont écrasantes.

° Les politiques locaux, au premier rang desquels Thierry Carcenac, dont l’entêtement et les propos dans les médias, malgré ce drame, sont proprement scandaleux ;

° Les politiques nationaux, qui ont jeté Delphine Bato, qui avait pris à bras le corps tout ces problèmes de gouvernance de l’eau ;

Qui ont avancé d’un an le renouvellement des Comités de Bassin pour mieux conserver le déséquilibre des forces en présence et éviter, comme l’avait prévu la ministre de l’écologie, le rééquilibrage de ces forces au profit des usagers domestiques et au détriment des agriculteurs ;

°Les lobbies agricoles, dont on apprend par le rapport remis aujourd’hui à Ségolène royal, que les besoins étaient surestimés de 35% ;

Qui ne seraient que 20 à réclamer ce barrage , contre les 85 annoncés.

° La CAGC (Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne) qui lance les appels d’offre, qui y répond, construit les barrages et gère la répartition de l’eau ainsi produite.

° Le Comité de Bassin qui préfère régler les PB de pollution en aval par le système de « chasse d’eau » crée par les barrages que par une véritable politique de prévention des pollutions à la source ;

° L’Agence de l’Eau Adour Garonne, qui orchestre tout cela par ses subventions, subventions qui sont payées à 90% par les usagers domestiques à travers leur facture d’eau (2% par les agriculteurs), et qui sont aussi obligés de payer très chers la dépollution de leur eau potable.

La « Coordination Eau Adour Garonne » demande que les responsabilités dans ce drame soient clairement établies, qu’une véritable démocratie de l’eau soit mise en place et que cesse  cette gouvernance « entre soi » d’un bien aussi vital. »

Fait à Toulouse le 27 octobre 2014

* qui regroupe une soixantaine d’associations de défense des usagers domestiques de l’eau et de l’environnement ; dont Eau Secours 31 Toulouse, Trans-Cub Bordeaux Trans-Lib Libourne,  EAU’CH, Castres, Saintes, Cognac…

 

 

 

Marché de l’eau à Bastia: un jeu de patience au pas de course

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Les conseillers communautaires doivent attribuer le marché de l’eau à un délégataire ou choisir un fonctionnement en régie.Gérard BaldocLes élus de la Cab doivent examiner les conclusions de l’expertise sur l’affermage et la régie et se prononcer au plus vite. Si l’enjeu est stratégique, son coût (environ 30 ME) appelle aussi la réflexion

Depuis près d’un an, le marché de l’eau de la communauté d’agglomération est en sursis. Le contrat d’affermage dont bénéficiait l’office d’équipement hydraulique de la Corse a expiré le 31 décembre 2013. En pleine période électorale, les élus avaient décidé de repousser son attribution et une prolongation du contrat avait été signée.

Six mois plus tard, le dossier n’était guère plus avancé. Le contexte post-électoral avec les changements à la présidence de la Cab ne permettait pas non plus de décider dans les meilleures conditions.

Les conseillers communautaires avaient donc voté une nouvelle prolongation de contrat avec l’OEHC. Une année supplémentaire qui aura coûté près d’un million d’euros à la collectivité.

À ce jour, les élus n’ont toujours pas arrêté leur choix, néanmoins ils n’ont plus le temps d’attendre. Pourquoi traitent-ils avec autant de pincettes, un tel dossier ? Il faut dire qu’il est à la fois stratégique et politique.

La fourniture de l’eau potable et la gestion de l’assainissement des cinq communes du grand Bastia ont un coût qui frôle les 30 ME. Autrement dit, dans l’état où se trouvent les finances de la communauté d’agglomération, mieux vaut ne pas se tromper de stratégie.

Il faut à la fois concilier la qualité de service et un coût au mètre cube qui paraisse raisonnable pour les usagers. Lorsque la Cab a lancé l’appel d’offres pour le marché de l’eau, deux candidats ont soumissionné : l’actuel fermier l’OEHC et Kyrnolia (filiale de Veolia en Corse).

Mais dans les deux cas, les prix et les conditions proposés n’ont pas convaincu les élus de la communauté d’agglomération.

En choisissant un opérateur, la Cab paye, délègue le service et ne prend en charge alors que les très grosses réparations et le renouvellement des infrastructures. L’option paraît commode mais elle offre très peu de marge de manœuvre sur les prix fixés par l’opérateur et supportés par les usagers.

La deuxième alternative de l’agglo est la régie. Une entité autonome avec son budget, ses employés, le tout dépendant de la collectivité qui peut fixer le prix qu’elle souhaite.

« Un investissement de très longue durée »

Les conseillers communautaires doivent attribuer le marché de l’eau à un délégataire ou choisir un fonctionnement en régie.Gérard BaldocUne régie pour l’eau, de nombreuses communes et intercommunalités de France y ont eu recours ces dernières années, tentant ainsi de réduire la facture pour les habitants.

Une aubaine en quelque sorte pour les élus qui peuvent alors (et c’est politique) disposer d’une influence non négligeable, notamment en tant qu’employeur. Seul problème pour cette option : le temps.

Il joue contre les élus de la Cab. Créer une telle structure en partant de zéro n’est pas aussi simple, sur les plans juridiques, techniques et financiers. Pourtant, si aucune décision n’est prise, le marché de l’eau passera automatiquement en régie, au 1er janvier 2015. Ce qui apparaissait comme la meilleure solution aux yeux de plusieurs élus peut ainsi devenir la pire…

La Cab espère en tout cas un résultat pérenne, comme l’indique son président François Tatti :« C’est une problématique importante qui entraîne un investissement de très longue durée, il nous faut trouver le système le plus avantageux pour la Cab et pour les usagers ».

Les élus vont donc se pencher sur les conclusions des expertises comparatives réclamées quelques mois plus tôt. Elles détaillent toutes les options possibles, leurs modalités de mise en œuvre, leur coût. Avec tous ces éléments en main, il faudra enfin se prononcer entre la délégation de service public de type affermage ou la régie. Sans que ce choix ne devienne un pis-aller ou ne soit vécu comme imposé par la législation.

Corse Matin du 27 octobre 2014