C’est une délibération qui est presque passée inaperçue. Votée le 25 juin par le conseil syndical du syndicat mixte des eaux de la région Rhône-Ventoux (SMERRV), elle modifie le décompte d’attribution de la part syndicale sur le volet de facture liée à l’assainissement collectif. Jusqu’ici, les usagers payaient une part qui était propre à la commune où ils résident, en fonction des investissements réalisés. Dès la prochaine facture, chacune des 29 communes adhérentes, soit 23 000 usagers essentiellement dans le Comtat venaissin, sera soumise à la même part. Le problème, c’est que cette harmonisation va entraîner une augmentation pour les usagers de 25 des 29 communes concernées. C’est ce qui a poussé plusieurs associations à monter au créneau. « On n’est pas contre une mutualisation. Encore faut-il en mesurer les conséquences qui risquent d’être catastrophiques pour les ménages. La délibération a été votée le 25 juin pour s’appliquer dès le premier juillet. On y voit beaucoup de précipitation et surtout aucune concertation. Le collège des usagers s’était réuni deux jours avant le conseil syndical et n’a pas été informé », explique Bernard François, président de l’association de défense des usagers de l’eau et de l’assainissement du canton de Pernes (ADUEA), aux côtés de représentants d’association de Monteux, Saint-Didier et Carpentras et alentours.
Du simple au double
C’est justement à Pernes que l’augmentation de la facture à la charge de chaque usager devrait être la plus forte. « D’après nos calculs, estime Robert Igoulen, membre du conseil d’administration de l’ADUEA, une facture annuelle pour 120m³ de consommation devrait plus que doubler, passant de 190 € à plus de 400. » Les usagers de Malemort-du-Comtat, Bedoin, Villes-sur-Auzon et, à un degré moindre, Monteux, devrait être fortement impactés. « Sous couvert d’harmoniser les tarifs, on a l’impression que ce changement est destiné à éponger les problèmes de trésorerie du syndicat », avancent les responsables d’associations, qui estiment à 3 à 4 millions d’€ annuels les ressources supplémentaires pour le SMERRV. Ils envisagent de demander à la chambre régionale des comptes de procéder à une expertise financière. Les associations font circuler une pétition, ont demandé au SMERRV d’annuler cette délibération en engageant une concertation et ont fait appel au préfet pour que soit procédé à un contrôle de légalité.
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Publié dans La Provence le 1er septembre