Archives de catégorie : Les usagers font avancer la gestion publique

Les anti «Tafta» chez Veolia

C’est avec le slogan «Tafta, assez de cadeaux à Veolia» qu’une trentaine de militants du collectif Stop Tafta (qui réunit Attac, des syndicats et des partis de la gauche radicale) ont pénétré dans l’agence commerciale de Veolia à François-Verdier, hier en fin de matinée. Ils ont souhaité rencontrer les représentants locaux de la multinationale française, car «le Grand marché transatlantique (ou Tafta) va donner plus de pouvoir aux multinationales par rapport aux gouvernements démocratiquement élus. Le choix de Veolia est symbolique, car l’entreprise a porté plainte contre le gouvernement égyptien qui a décidé d’une augmentation du salaire minimum. Elle fait pression sur les négociations du Traité transatlantique entre les États-Unis et l’Union européenne», explique Jean Sineau d’Attac. Une cible bien choisie, car «Veolia a aussi la mainmise sur la gestion de l’eau à Toulouse», ajoute le militant. Cette action se place dans le cadre d’une manifestation internationale qui a lieu aujourd’hui à Bruxelles.


Article paru dans La Dépêche du Midi du 19 décembre.

Joué les Tours : le comité pour le retour en régie directe reçu en mairie

Le comité pour le retour de la gestion de l’eau en régie directe a exposé ses arguments au maire, Frédéric Augis. Ce dernier s’est engagé à les revoir en avril.

 Une délégation du Comité de citoyens de Joué-lès-Tours pour la remunicipalisation du service des eaux a été reçue, hier soir, par le maire Frédéric Augis. Ce comité, actif depuis quatre ans, compte aujourd’hui 62 adhérents et a réussi à rassembler près de 1.200 pétitionnaires. Ces derniers souhaitent que la collectivité dénonce le contrat avec Veolia qui prendra fin en décembre 2016. Avec un seul objectif : la baisse du prix de l’eau.

Comme il l’avait fait auprès de l’ancienne majorité municipale, le comité a demandé au maire s’il envisageait de soumettre au conseil municipal une délibération visant à remunicipaliser le service des eaux pour « le transport, l’exploitation, la facturation et l’assainissement »« C’est la question centrale », résume Alain Jouannet, l’un des animateurs du comité.
« Nous avons également demandé à connaître le montant mensuel du remboursement de l’usine de Pont-Cher et l’utilisation qui sera faite de cette somme une fois les remboursements terminés fin 2016 ? »
A l’issue de l’entretien, les représentants du comité n’ont pas obtenu de réponses précises. « Il nous a dit qu’il n’avait pas encore tous les éléments mais a précisé qu’il n’était pas tenu par Veolia. Malgré cela, nous pensons qu’il a pris la mesure de notre démarche. Nous devons nous revoir en avril et cette fois, nous espérons des réponses à nos questions », ajoute Alain Jouannet.
En attendant, le comité va poursuivre sa distribution de tracts sur les marchés. « Nous avons fait 11 adhésions de plus en novembre ; on sent que la demande se fait plus forte, c’est encourageant. »

 

Réaction:  » Un des enjeux de ce mandat « 

Le choix du mode de distribution de l’eau après le 31 décembre 2016 sera, selon le maire Frédéric Augis, un « sujet brûlant sur lequel il faudra travailler en 2015 ». L’élu précise qu’il sera fidèle à son programme de campagne électorale dans lequel il s’engageait pour une baisse de prix de l’eau durant le mandat. Reste à savoir comment ? « Doit-on remunicipaliser, rester en délégation de service public ou se rapprocher de l’agglo en créant un arc sud qui irait de Saint-Pierre-dès-Corps à Joué-lès-Tours, sachant que La Riche voit son contrat de délégation s’arrêter fin 2015 ? Aujourd’hui, je n’ai aucune religion mais ce sera l’un des enjeux de ce mandat. » Un enjeu pour lequel les grandes lignes devraient être tracées « à la rentrée 2015 » en tenant compte de trois critères : « Le prix, le niveau d’investissement et la qualité du service ».

Article paru dans la Nouvelle République du 20 décembre

Pour l’eau potable, Troyes choisit la mise en place d’une régie municipale

Tout sauf une surprise. Le groupe de travail sur la gestion de l’eau potable à Troyes a choisi de remunicipaliser ce service vital. Hier soir, le conseil municipal a validé la décision de ce groupe présidé par l’adjoint au maire Marc Bret. Lequel s’en est longuement expliqué deux heures plus tôt. «  Le mode de gestion le plus adapté, compte tenu du contexte judiciaire et du calendrier est la régie dotée d’une autonomie financière  », précise l’adjoint chargé du cadre de vie et du développement durable.

Une reprise en main de la ville

Constitué de sept membres de la majorité et trois de l’opposition, quelques jours après les élections municipales, le groupe de travail a mené trois réunions durant le mois d’avril. Il a scruté plus de 180 diapositives expliquant le service d’eau potable, qui dessert 11 200 abonnés à Troyes, et étudié les possibilités de trouver la meilleure issue à ce dossier technique qui se joue en deux temps. Le premier a eu lieu hier et sonne comme une réponse aux ennuis judiciaires de la municipalité.

En effet, le 14 janvier dernier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a annulé l’avenant de la Ville de Troyes prévoyant la fin du contrat avec Veolia au 30 juin 2018. À l’époque, le recours, déposé par l’opposition municipale, a été validé par la juridiction compétente et sanctionne sur la forme la municipalité. Au pied du mur, celle-ci a dû choisir une autre voie avant le 2 février 2015, date de fin du contrat avec le délégataire. Cette date marquera alors l’épilogue du volet judiciaire. En effet, la cour administrative de Nancy pourrait condamner la municipalité à des sanctions financières de près de 10 millions d’euros si l’on s’en tient à l’arrêt du tribunal de Châlons. Des conseillers juridiques ont été engagés par la Ville de Troyes. Objectif : faire tendre l’addition vers 0.

Encore des zones d’ombre

En attendant la décision de justice, le porte-parole du groupe de travail souligne le choix unanime qui relève de la mise en régie. «  Nous allons reprendre les choses en main  », poursuit Marc Bret. Cette décision, qui revient à une situation antérieure à 1993, engendre des conséquences importantes pour les Troyens. Un budget annexe va être créé. Représentant légal, le maire nommera directement le directeur de la régie. Le conseil municipal établira les statuts. Enfin, chose importante, le conseil municipal fixera lui-même les tarifs de l’eau potable au m3 chaque année.

« Nous faisons le choix d’assurer une transparence totale  », affirme l’élu en charge du dossier qui annonce la tenue d’une réunion annuelle devant la commission et les utilisateurs. Que deviendra le personnel ? Sur ce point, la municipalité peine à estimer clairement combien d’agents reviendraient dans le giron municipal avec le même contrat privé. Environ 40 à 50 salariés ? Incapable de répondre, Marc Bret dénonce «  l’opacité  » de Veolia. «  On a du mal à y voir clair sur la masse salariale, les dépenses de structures et les travaux de prestation sur le réseau  », reconnaît l’élu. La ville a encore huit mois pour éclaircir ces zones d’ombre.

Les faits

1993 : la Ville de Troyes signe un contrat avec la Société des eaux de l’agglomération troyenne (SEAT), filiale de Veolia. Un contrat qui devait durer 25 ans.

8 avril 2009  : l’arrêt Olivet, qui fait office de jurisprudence, ramène le contrat à février 2015 au lieu de 2018.

Janvier 2014 : le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne rompt le contrat qui lie Veolia à la Ville au 2 février 2015 à la suite d’un recours de l’opposition municipale.

Avril 2014 : un groupe de travail est constitué au conseil municipal pour trouver une solution.

(article publié dans la presse locale)

La gestion de l’eau fait des vagues à Arles

Politique - Actualités - La gestion de l'eau fait des vagues

Des membres de l’union locale CGT d’Arles, de la FSU et d’Attac se sont invités au débat pour faire pencher les élus du côté de la régie. En vain… PHOTO CH.V.

ACCM s’oriente vers une délégation de service public. La CGT, la FSU et Attac s’y opposent

Délégation de service public, ou régie publique ? Hier matin, l’intercommunalité Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) avait à se prononcer sur le mode de gestion de l’eau et de l’assainissement, lors du conseil communautaire, alors que la plupart des différents contrats signées par les six villes de l’agglo arriveront à leur terme en 2016 ou 2017. Une question sur laquelle l’Union locale de la CGT d’Arles, la FSU et Attac avaient déjà pris position, la semaine dernière (notre édition du 13 novembre). Et ils sont revenus à la charge hier, pour redire leur volonté de repasser en régie, et mettre la pression sur les élus, dans la petite salle du conseil, au siège d’ACCM.

Mais leur présence n’a pas fait dévier de sa route Jacky Picquet, maire de Saint-Pierre de Mézoargues, et rapporteur de la délibération. « Depuis 2008 nous avons la volonté d’harmoniser nos services et nos tarifs, selon un principe d’égalité de traitement, a-t-il expliqué. Toutes les solutions ont été étudiées, délégation de service public (DSP) ou régie, on a travaillé sur des coûts prévisionnels, et bâti des comptes prévisionnels d’exploitation dans chacun des cas. La différence est en faveur de la régie, à hauteur de 2 à 2,5 %. Mais un tel écart n’est pas significatif, on est dans l’épaisseur du trait. »

Pas d’unanimité

Dans ce domaine, c’est match nul, selon l’ACCM. « Donc la motivation a porté sur l’intérêt des usagers, notre volonté c’est le meilleur service au meilleur prix« , a argumenté Jacky Picquet. Qui a très vite tué le peu de suspense qui restait en détaillant les avantages de la DSP sur la régie. « Si nous allons en DSP le prix est garanti par le délégataire sur la durée du contrat, c’est donc lui qui prend le risque, a précisé le maire de Saint-Pierre de Mézoargues. Enrégie, les estimations que nous faisons peuvent être valides comme mauvaises, on n’est pas à l’abri et c’est l’interco qui prend le risque de la mauvaise analyse. Côté financier, dans la mise en place d’une régie, des investissements de départ sont nécessaires, dans la DSP c’est le délégataire qui les prend en charge. »

La délibération soumise au vote de l’assemblée prévoyait donc la mise en place d’une consultation pour une DSP. « Tout en sachant que nous actons clairement que nous ne continuerons que si les conditions de concurrence sont suffisantes et que si les prix proposés répondent à nos attentes, a assuré Jacky Picquet. Dans le cas contraire, le retour à une régie est prévu. »

Malgré cette précaution, une partie des élus socialistes de la ville D’Arles, comme leur collègue Guy Bono de Saint-Martin, se sont abstenus, marquant leur préférence pour la régie. « Pour moi, l’eau est un bien commun« , a justifié Mohamed Rafaï. En revanche, Hervé Schiavetti a confirmé que les autres élus de sa majorité municipale étaient pour, pour ne pas remettre en cause « la majorité de gestion » qui s’est instaurée au sein de l’agglo. Un argument qui a fait bondir Lucien Gay, de l’union locale CGT Arles. « On est très amers, a-t-il lâché. À la fin des années 80, la section communiste locale s’était farouchement opposée à la privatisation de l’eau, aujourd’hui ils sont pour. C’est un choix politique, mais c’est consternant. »

« La délibération est votée, mais la lutte va se poursuivre« , a affirmé Claude Mas, secrétaire de l’union locale CGT. Qui a aussi rappelé les avantages de la régie : « La transparence dans la gestion, et pas d’actionnaire attendant les dividendes. »

« Ils en font une question de principe, a répondu Jacky Picquet. Pour nous, c’est le résultat d’une analyse et d’une démarche mathématique. »

Article publié dans la Provence le 20/11/2014


Création de la Coordination jurassienne eau et assainissement

La CoJEA regroupe des associations et collectifs d’usagers des services de l’eau et de l’assainissement dans le Jura, mais aussi des usagers isolés. Elle a été créée le 16 octobre 2014, voici sa déclaration de principe :

Déclaration de principe

Coordination Jurassienne Eau Assainissement

Le travail de notre coordination est basé sur la coopération entre les associations et collectifs dans le département du Jura.

Les usagers des services de l’eau et de l’assainissement trouveront auprès de nos membres un appui citoyen et une expertise pour défendre leurs droits et obtenir un service public de qualité au coût le plus juste.

Notre engagement se fonde sur une résolution votée par les Nations Unies le 28 juillet 2010 qui reconnaît le droit fondamental à une eau potable, salubre et propre. L’assemblée Générale des Nations Unies a reconnu que le Droit à l’eau et à l’assainissement est un droit de l’Homme.

La Coordination CoJEA, fondée le 16 octobre 2014

 

A ce jour sont membres de cette Coordination :

Le Collectif Eau de Dole,

l’Association Eau publique du Bassin lédonien,

l’Association des citoyens de la Petite Montagne (CLCV),

le Collectif Eau bien commun de Saint Amour,

le collectif Eau Publique de Saint Claude et Haut Jura,

des usagers de Poligny, Arlay, Commenailles, Vosbles

et des militant-e-s d’ATTAC