En Lorraine, et dans le Grand Est, le prix de l’eau est dans la moyenne nationale élevée. Et ce, malgré les changements de comportements des usagers et les efforts de certaines collectivités.
Elle est comme l’air qu’on respire, elle est gratuite. Pourtant, son service coûte de plus en plus cher. Selon l’Observatoire national des services d’eau et d’assainissement, le prix moyen de l’eau en France s’élève à 3,92 euros au 1er janvier 2014. En Lorraine, il se situe globalement au-dessus de cette moyenne. Cher ? Disons que ce n’est pas donné. Dans les faits, le tarif est effectivement élevé, mais il varie d’une commune à l’autre.
Le coût de l’eau dépend de nombreux paramètres : la réalisation et de l’exploitation (entretien) des ouvrages, nécessaires à sa production, la distribution, son évacuation et de son épuration.
La plus chère de France
Si vous habitez la Métropole de Nancy, qui gère la distribution, la collecte et l’épuration des eaux usées de vingt communes, le prix est de 3,41 € pour 120 m³ consommés. Ce tarif est TTC : il comprend l’eau et l’assainissement.
Ce n’est pas le moins « cher ». Les grandes agglomérations du Grand Est sont plutôt dans le bas de l’échelle régionale : Strasbourg (2,89 €), Reims (3,05 €), Metz (3,17 €).
Chez les autres, les prix semblent s’envoler. À Verdun, où l’eau est gérée par Veolia, comptez 4,30 €. À Saint-Dié, 3,85 €, après avoir été longtemps au-dessus des 4 €. À Vittel, géré par Suez environnement, 3,87 € (selon les chiffres de 2015).
Le prix peut changer selon l’opérateur à chaque trimestre. Si bien qu’à Frouard (nord de Nancy), en ce moment, l’eau est à 4,83 €…
La médaille d’or a longtemps été portée par Pont-à-Mousson. « Nous avions l’eau la plus chère de France, soupire le maire Henry Lemoine. En 2002, par exemple, le tarif était de 5,23 €. »
La raison : un contrat « très contraignant » signé en 1992 entre la municipalité de l’époque et la Cise, filiale environnement de Saint-Gobain rachetée en 1997 par la Saur. « Il a fallu se battre et renégocier au fur et à mesure les contrats pour faire descendre le prix pour arriver aujourd’hui à 4,42 €. C’est davantage dans la moyenne », ajoute Henry Lemoine, qui promet encore une baisse du prix dans les années qui viennent.
Consommation en baisse
Et c’est bien le moins… Car les usagers, eux, ont fait de sacrés efforts ces dernières années. Globalement, la consommation diminue. Les raisons : le prix de l’eau et les comportements qui deviennent plus responsables.
À Pont-à-Mousson, le contrat de départ prévoyait une consommation d’un million de m³ par an. « Mais elle n’a jamais été atteinte. Aujourd’hui, on est à 700.000 m³ », indique le maire. Dans la métropole nancéienne, la consommation a chuté d’environ 5 millions de m³ entre 2005 et 2015, selon le rapport sur l’eau de 2015 du Grand Nancy.
A Strasbourg, 90.120 m³ d’or bleu sont distribués par jour. Selon l’eurométropole, il y aurait « une stabilisation des volumes facturés depuis 2013. » « Cela traduit, dit la collectivité alsacienne, une sensibilisation forte des usagers pour maîtriser la consommation. »
Tout le monde semble faire attention, mais au final, comme le dénoncent régulièrement les associations de consommateurs, ce sont toujours un peu les mêmes qui paient.
Mickaël DEMEAUX dans l’Est Réublicain 16 Octobre