Couper l’eau d’un ménage en cas d’impayés ou même en réduire le débit est devenu totalement illégal en France. Un exemple récent nous montre que certains services d’eau ne l’ont toujours pas compris et continuent d’appliquer à tort des procédures anciennes devenues interdites. Par Henri Smets, président de l’ADEDE.
A Avignon, le 17 septembre 2015, un abonné a subi une réduction de débit pour une dette de 251 € restée impayée. Lorsqu’il a proposé de verser au distributeur les 200 € obtenus le jour même en revendant sa TV, le distributeur a répondu qu’il ne rétablirait l’eau que lorsque la totalité de la créance aurait été payée. L’usager qui ne pouvait pas payer plus que les 200 € offerts a appelé à son secours le collectif de l’eau -usagers d’Avignon et des ONG parisiennes comme la Coordination Eau Île-de-France et la Fondation France Libertés. Le lendemain, l’eau a été rétablie grâce à l’intervention de la maison-mère alertée par les ONG et la collectivité.
Cet exemple montre que :
a) l’usager ayant des dettes d’eau doit se démener avant que ne survienne la coupure ou la réduction de débit ;
b) les distributeurs doivent appliquer la loi d’aujourd’hui et pas d’anciennes dispositions sur ce sujet ;
c) l’exigence du paiement de la totalité de la créance avant rétablissement de l’eau est une exigence excessive ;
d) les organes représentatifs des entreprises de l’eau devraient rappeler à leurs adhérents qu’en France, nul ne peut couper l’eau ou réduire le débit dans la résidence principale d’un usager domestique pour cause d’impayés (loi Brottes 2013).