Prix de l’eau : une association met la pression

Canton de la Ferté-sous-Jouarre. Elle réclame une régie publique

Publié dans Le Parisien 77, Faustine Léo | Publié le 28 févr. 2014, 07h00

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Chamigny, lundi. Claude Munnier (à droite), le président de l’Ardue, et les membres de son association devant le puits de captage d’eau potable. (LP/F.LÉ.)

 

C’est un sujet sensible que les candidats aux municipales se passeraient bien d’évoquer.
Les membres de l’Association de réflexion et de défense des usagers de l’eau du Pays Fertois (Ardue) profitent, eux, de l’occasion pour poursuivre le combat qu’ils mènent depuis vingt ans : qu’une régie publique soit en charge de la gestion de l’eau et non plus une société privée.

Ici, c’est la Saur qui opère depuis 1956.
En vertu d’une délégation de service public elle alimente en eau potable, depuis le puits de Chamigny, toutes les communes du canton de La Ferté-sous-Jouarre (sauf Bassevelle et Bussières), soit 27 000 habitants. Et s’occupe également de la collecte des eaux usées.
Pour un coût total moyen de 5,10 €  le m3. « Et c’est 3,60 € à Meaux qui est en régie publique, insiste Claude Munnier, le président de l’Ardue, qui organise demain sa troisième réunion publique sur ce thème.
Il est grand temps de mettre les pieds dans le plat car le contrat avec la Saur s’achève en 2017. »

Réduire les factures et contrôler la ressource
En 2005, la communauté de communes du Pays Fertois, en charge de la gestion de l’eau et de l’assainissement, a étudié la question d’un passage en régie… avant d’y renoncer.
« L’étude a été mal faite et la nouvelle tarification faisait payer plus cher les plus pauvres », regrettent les membres de l’Ardue. Or c’est bel et bien l’allègement des factures que cherche l’association. En régie, il n’y aurait pas à payer de siège pour la société, ni de rémunérations pour un PDG et des actionnaires, argumente Jean-Philippe Prévost, membre de l’Ardue. On pourrait déjà diminuer les coûts de 15 à 20 %. »

Autre raison avancée pour une mise en régie : le contrôle de la ressource.
« Notre réseau a énormément de fuites. Une étude de la Saur répertorie 30 % de pertes en ligne, s’offusque l’Ardue. Or ce sont les usagers qui payent ces fuites dans leurs factures. »
Et pour s’assurer de la qualité de l’eau, l’Ardue souhaite également que l’on réglemente plus encore l’activité des agriculteurs dont les champs entourent le puits de captage. « Il faut du bio, pour éviter que l’on retrouve des pesticides », insiste l’association.

L’Ardue a commencé à gagner la bataille puisque la communauté de communes a voté en juin le principe d’une nouvelle étude, pour un montant de 40 000 €.

Mais tout est bloqué dans l’attente des élections. « La commission Environnement présentera aux nouveaux élus un cahier des charges à finaliser en collaboration avec différentes parties prenantes », explique Jeanine Beldent, la présidente (DVD) de l’intercommunalité et maire de Chamigny.
« On veut faire partie des discussions et que la population soit consultée », ajoute l’Ardue qui, pour s’assurer que son projet ne soit pas ignoré, a envoyé un manifeste à tous les candidats des dix-sept communes concernées. « Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas », se réjouit l’Ardue.

Réunion publique de l’Ardue, samedi à 10 h 30 à la salle des fêtes de Saint-Aulde. Contact : 01.60.22.14.93 ou ardue.paysfertois@gmail.com.

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Une situation similaire dans le secteur de Mitry-Mory et de Claye-Souilly

F.L. | Publié le 28 févr. 2014, 07h00

Pour Mitry-Mory, Compans, Annet-sur-Marne, Claye-Souilly, Fresnes-sur-Marne et Jablines, l’heure est aussi à la prise de décision.

C’est en 2016 que s’achève le contrat d’affermage passé avec Veolia pour la gestion de l’eau par le syndicat intercommunal de Tremblay-en-France-Claye-Souilly.

La Coordination Eau-Ile-de-France interpelle donc les candidats sur cet état de fait.

« Ce mode de gestion a des conséquences directes sur la facture, avance-t-elle.

Il a permis à de grands groupes comme Suez, Veolia ou la Saur de devenir des fers de lance de la mondialisation financière.

Pourtant la loi donne aux maires d’importants pouvoirs tant en matière de gestion qu’en termes de préservation de la ressource ».

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