En Seine-et-Marne, l’ARDUE met la pression

Dans la Communauté de Commune du Pays Fertois (comprenant 19 communes et 27 000 usagers de l’eau), la facture d’eau est très salée : le prix du m3 s’élève à 5€. Le rapport annuel de l’actuel fermier, la SAUR, fait ressortir que plusieurs milliers d’usagers ont plus de 6 mois de retard pour régler leur facture d’eau. Le système de tarification actuel avantage les gros consommateurs d’eau qui payent leur consommation d’eau moins chère.

En juin dernier, le Conseil communautaire de la communauté de communes du pays fertois avait voté la proposition de Mr Romanoff, Président de la Commission environnement, de lancer une étude pour évaluer la possibilité que la gestion des services de l’eau et de l’assainissement puisse se faire en régie et non plus en délégation de service public (étude évaluée à 40 000 €).

Au cours de l’année 2013-2013 l’ARDUE a rencontré plusieurs maires du Canton dont M. SUSINI, de Changis sur Marne, Mme Nathalie PIERRE, maire de la Ferté sous Jouarre, M. CAMELOT, maire de Nanteuil sur Marne, Mme ROBCIS, maire de Saacy sur Marne, M. GEIST, maire de Saint Aulde, M. FOURMY, maire de Signy Signets et M. ROMANOW, maire de Reuil en Brie.

Lors de ces RDV, les maires avaient exprimé leur accord avec la demande de l’ARDUE de quitter le fermier pour gérer l’eau en régie publique, mais leur déclaration ne s’est pas forcément traduite par un vote conséquent. C’est le cas, par exemple, de la présidente de la Communauté de Commune qui s’est abstenue lors du vote de juin dernier.

L’assemblée générale de l’ARDUE a décidé que à l’occasion des prochaines élections municipales l’Ardue s’invitera dans toutes les réunions publiques tenues par les futures maires du Pays Fertois, afin d’interpeller les candidats. A suivre !

Lire l’article : « Prix de l’eau : une association met la pression », Le parisien 77, 28 février 2014 >>>ici

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Picardie : les candidats interpellés

En Picardie, le comité relais France Libertés de l’Oise est engagé en faveur de l’eau bien commun de l’humanité et participe à notre campagne nationale pour mettre les problématiques de l’eau au cœur de la campagne des municipales.

Le comité souhaite informer largement les citoyens au sujet des engagements des candidats sur une thématique aussi fondamentale que l’accès et le partage solidaire de l’eau.

>>>lire le courrier adressé aux candidats par le comité relais France Libertés de l’Oise ici

Castres. Les usagers de l’eau s’invitent dans le débat

Inlassables défenseurs d’un service de l’eau géré dans les règles, Noël Legaré et Georges Carceler du comité des usagers de l’eau apportent leur regard d’expert sur la situation actuelle avant les Municipales.

Le comité des usagers de l’eau revient sur le conflit qui a opposé la ville à la Lyonnaise des Eaux. Et il prend part au débat municipal en émettant un avis réservé sur un tarif «équitable» de l’eau proposé par certains candidats aux municipales.

C’est avec leur expertise sur le dossier de l’eau à Castres que le comité des usagers de l’eau a décidé d’apporter son regard sur la situation actuelle d’une affaire complexe qui date de la fin des années 1990. Devant l’assemblée de ses membres, le comité a ainsi notamment expliqué tout récemment que le conflit entre la Ville et la Lyonnaise était soldé puisque la somme de 32 millions d’€ a bien été versée par «la ville» à la Lyonnaise. Mais pour Noël Legaré, représentant le comité: «C’est bien la ville qui a été condamnée à payer 32 M d’€ mais en réalité, cette somme a été payée pour partie par la ville (14 Md’€. NDLR) mais pour le reste payé par la régie Castraise de l’eau. Celle-ci a effectué un emprunt de 18 Md’€ et donc actuellement ce sont les abonnés de l’eau qui remboursent ce crédit. Et ce n’est pas légal.» Et son collègue Georges Carceler ajoute: «A notre avis, la ville serait une fois encore condamnable comme en 2001. D’après nous, le prix de l’eau à Castres est illégal puisqu’il intègre des dépenses étrangères à l’exploitation de l’eau et de l’assainissement. Cela représente un surcoût de 40 centimes par m3 environ pour rembourser l’emprunt.»

Plus largement, Noël Legaré ajoute: «Il faudrait que les élus du prochain conseil municipal aient le courage de reprendre cette dette dans les comptes municipaux. Si l’on veut moraliser la vie publique, il faut en passer par là. Et cela ne mettrait pas à genou financièrement la ville.»

Pour autant, le comité des usagers reste solidaire du choix effectué par la municipalité de Pascal Bugis qui a rompu le contrat d’afermage avec la Lyonnaise en 2004: «Malgré tout ce qui est arrivé, le prix de l’eau à Castres est moins cher que la moyenne des villes de même grandeur. Le service offert par la Castraise de l’eau est d’excellente qualité. Il y a des projets et des avancées et sa gestion nous semble saine. Mais c’est de notre rôle de dire aussi les choses qui ne vont pas.» ajoute Georges Carceler qui siège au conseil d’administration de la Castraise.


Tarif «équitable» ou «social» ?

Dans la même veine que le raisonnement sur l’emprunt de 18 Md’€, le comité des usagers est plutôt réservé sur la proposition faite par les candidats Bugis (DVD) et Testas (PS) d’instaurer un tarif «équitable» de l’eau. Sans rentrer dans le détail de la proposition de chacun de ces candidats, Noël Legaré commente: «On ne voit pas l’urgence d’appliquer un tel tarif différencié de l’eau avec une première tranche d’eau gratuite et une seconde tranche progressive. La Castraise de l’eau se préoccupe déjà de ceux qui ont du mal à payer leur facture en proposant étalement et recours aux aides sociales. Le prix de l’eau à Castres est déjà bas et les impayés représentent 1500€ par an environ. C’est peu vis à vis du nombre d’abonnés. Voudrait-on encore une fois faire payer aux usagers des charges supplémentaires qui ne concernent pas l’exploitation du réseau d’eau ? Si des mesures sociales doivent être prises pour aider certains Castrais en difficulté, cela incombe à la ville, aux services sociaux, conseil général ou CAF …etc. Mais pas à la Régie nous semble t-il.»


REPÈRES – Le chiffre : 32 millions d’€> d’indemnités. C’est la somme payée à la Lyonnaise suite à la rupture du contrat de 1991. 14 Md’€ ont été payés par le budget de la ville et 18 Md’€ payés par la Castraise de l’eau via un emprunt.

«D’après nous, le tarif de l’eau est toujours illégal à Castres puisqu’il comprend des charges qui sont étrangères à l’exploitation du service». Noël Legaré, comité des usagers

Article publié le 25/02/2014, La dépêche.