Contribution : voies navigables

Contribution élaborée par l’association Alternat – Une péniche pour la paix

1 – Valorisation et réappropriation dynamique des espaces et du patrimoine fluvial (canaux et rivières) dans toute commune riveraine d’un canal ou d’une rivière:

  • généraliser les accessibilités piétons, personnes en situation de handicap et cyclistes;
  • haltes fluviales avec activités de commerce de proximité et de loisirs à usages mixtes, à la fois destinées aux gens du fleuve (bateliers et plaisanciers) comme aux habitants des communes environnantes autour d’actions diverses:
    • sensibilisations à la prévention des risques inondation par des maisons-témoins;
    • découverte de l’environnement fluvial:
      • flore et faune,
      • cycles de l’eau sur la planète
      • l’eau et la vie
      • sensibilisation pédagogique à la protection de la qualité de l’eau et à la lutte contre les pollutions diverses,
      • lorsque le cours d’eau communal est navigable, croisières pédagogiques avec observation des territoires traversés,
      • tourisme fluvial éducatif en partenariat avec les bateliers,
      • chambres d’hôte « embarquées »
      • maisons flottantes à haute-qualité environnementale (cf. très fréquentes et bien maîtrisées en Hollande)
      • Etc.

2 – Élargissement des gouvernances des établissements gestionnaires des voies d’eau (Voies Navigables, Ports autonomes ou régies portuaires) avec l’intégration d’une représentation des associations locales de défense de l’environnement (ou de leurs représentations régionales et nationales – cas de France Nature Environnement, membre du conseil d’administration de Voies Navigables de France) et d’une représentation des associations d’usagers des transports afin de dynamiser l’amélioration de la prise en compte des questions environnementales dans le secteur fluvial ainsi que la nécessité de relancer des services de transport public fluvial de proximité ou de longue distance (croisières en navigation intérieure);

3 – Soutien local à la batellerie artisanale à gabarit universel exploitable sur le réseau fluvial existant créé fin du 19ème siècle et souffrant actuellement d’un manque d’entretien au détriment des communes traversées (avec risques et dangers dans certains cas) ; opposition aux projets de canaux à grand gabarit lorsque les garanties de maîtrise de l’impact environnemental et de transparence financière ne sont pas respectées (canal Seine Nord et autres projets sur le territoire ne visant que la flotte des gros gabarits incapables de traverser le réseau historique des canaux français) :

  • soutien au développement de coopératives batelières sur des circuits-courts régionaux et inter-régionaux,
  • intégration des critères environnementaux dans les critères des marchés publics locaux favorisant systématiquement le fluvial lorsque possible,
  • réduction de l’émission de CO² que permet le fluvial en alternative aux camions,
  • intermodalités des transports de marchandises locales en lien avec la voie d’eau – fer, eau, route, en proportion ajustée en fonction des territoires desservis et de leurs reliefs naturels et privilégiant systématiquement le mode de transport présentant la moindre empreinte écologique (mise en place d’un indice national et création d’une obligation nationale de recours au mode de transport le moins polluant à chaque fois que possible – denrées non périssables orientées vers les transports non-routiers, fluvial en priorité et ferroviaire lorsque le fluvial n’est pas possible).

Argument général à l’appui de ces trois axes de propositions programmatiques : Avec la création d’Etablissements Publics d’Intérêt Industriel et Commercial (EPIC) depuis la fin des années 60 en remplacement de l’Office National de la Navigation Intérieure, tels que les Ports Autonomes et Voies Navigables de France (ce dernier ayant été créé à la fin des années 80 et très récemment transformé en Etablissement Public Administratif – EPA – ayant intégré récemment dans son CA France Nature Environnement, montrant ainsi la voie d’une nouvelle gouvernance plus ouverte à la société civile et aux acteurs de la défense de l’environnement), les communes se sont trouvées dépossédées de nombre de pouvoirs d’intervention directe pour les aménagements et les activités pouvant concerner leurs administrés (particulièrement en ce qui concerne les actions d’intérêt général); une simplification des relations entre ces établissements et les élus locaux est indispensable pour redonner vie à nos rives et satisfaire ainsi la conversion écologique de la gestion de nos territoires et de leurs cours d’eau, dans une économie locale favorisant structurellement les circuits courts et les circulations douces. Ces questions sont actuellement abordées par les mouvements qui combattent pour l’eau comme « bien commun » et ont réussi, par des remunicipalisations de régies de l’eau, à stopper la dérive spéculative des grands groupes gestionnaires de contrats publics-privés de production d’eau potable (mémorandum en cours de finalisation et de diffusion en vue d’interpeller les candidats aux municipales).

 

 

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