Archives de catégorie : Actions municipales 2014
Pour les municipales, Eau Secours se jette à l’eau!
Melun : appel à manifester en Seine-et-Marne!
Monsieur le maire de Melun anticipe la fin du contrat entre la ville de Melun et la société des eaux de Melun (VEOLIA EAU) de presque un an. Il demande au conseil municipal de voter le 13 février, lors d’un conseil municipal extraordinaire, un nouveau contrat de délégation de service public de l’eau avec VEOLIA EAU pour une durée de 10 ou 20 ans.
Rappelons que cette délégation concerne également Dammarie les Lys et d’autres collectivités auxquelles Melun vend de l’eau en gros.
• L’eau n’est pas une marchandise, c’est un bien commun indispensable à la vie
• L’eau est trop chère à Melun. C’est une des plus chères de la Seine et Marne
• La gestion privée incite au gaspillage et à la surconsommation
• Nous, citoyens, voulons reprendre le contrôle de l’eau. Nous ne voulons plus payer pour les profits des multinationales de l’eau
• UNE REGIE PUBLIQUE de L’EAU pour:
• faire baisser le prix de l’eau
• réinvestir les profits en faveur de la collectivité
• promouvoir une gestion écologique et durable de l’eau
• protéger sur le long terme cette ressource fragile et vitale
Par conséquent, nous demandons aux membres du conseil municipal de ne pas voter ce nouveau contrat de délégation de service public qui liera pour 10 ou 20 ans supplémentaires la ville de Melun à VEOLIA EAU et de renvoyer l’examen de la question après les élections municipales.
Nous appelons toutes les organisations, associations et partis politiques qui se retrouvent dans cet appel à venir manifester le 13 février 2014 devant la mairie de Melun à partir de 19h30.
Premiers signataires :
Partis politiques : EELV, PG, Front de Gauche, Ensemble,
listes candidates aux élections municipales 2014 : “Bien vivre à Melun”,
Associations : Objectif zéro déchets Melun,
Personnalités : Jean-Luc Touly (conseiller régional porte parole de l’ACME association pour la contrat mondial de l’eau), Bénédicte Monville-De Cecco (candidate tête de liste “Bien Vivre à Melun” aux élections municipales de 2014), Fatna Lazreg (conseillère régionale et conseillère municipale d’opposition)
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PRESSE / La république 77 Melun
Municipales : la gestion de l’eau s’invite dans les débats
Faire baisser les prix de l’eau : une des priorités des candidats aux élections municipales. François Kalfon (PS) a lancé une pétition pour la remunicipalisation de la gestion de l’eau. Et Bénédicte Monville de Cecco (EELV) appelle également à manifester pour une gestion publique.
« Non au renouvellement du contrat Véolia ! » : c’est le titre de la pétition que fait circuler François Kalfon, candidat PS aux élections municipales. Le socialiste appelle les Melunais à signer un appel à la remunicipalisation de l’eau avant le jeudi 13 février, date du prochain conseil municipal durant lequel doit être délibérée la reconduction du contrat avec Véolia pour une durée de dix ans, au moins. Un véritable « un déni de démocratie », pour François Kalfon. « Le renouvellement du contrat avec Véolia sera fixé par le marché passé avec l’entreprise au mois de décembre 2014. Or, la municipalité sortante, au lieu de prendre le temps nécessaire au débat, préfère passer en force en imposant ce renouvellement le 13 février prochain, à l’occasion du conseil municipal », indique la pétition qui comptait vendredi dernier, soit deux jours après sa mise en circulation et sa mise en ligne, quelque 230 signatures.
Manifestation
Un argument électoral de poids, donc. Même discours chez les Verts. Bénédicte Monville de Cecco (EELV) lance un appel à manifester devant la mairie de Melun, le jeudi 13 février, à 19 h 30, soit une heure avant l’ouverture du conseil municipal. « L’eau est trop chère à Melun (5,11 euros le m3 contre 4,15 euros le m3 de moyenne nationale assainissement inclus selon une enquête de ma Confédération Nationale du Logement en 2012, ndlr), remarque la candidate. Nous voulons reprendre le contrôle de l’eau. Nous ne voulons plus payer pour les profits des multinationales. «
Le service public moins cher ?
Alors, la régie municipale est-elle réellement plus économique ? « Non ! insiste Renée Wojeik adjointe chargée des études, des travaux, de la logistique et des réseaux. D’abord, on s’aperçoit que dans certaines villes comme Paris qui ont fait le choix d’une municipalisation de l’eau, certains services comme les relevés des compteurs, les recouvrements sont sous-traités. Par ailleurs, on ne peut avoir aucune certitude que c’est moins cher puisque les embauches de personnels sont noyées dans les budgets municipaux. » Pourtant, certaines collectivités locales ont le choix de passer en régie publique, comme Paris (3,11 euros le m3) et plus récemment la Communauté d’Agglomération Evry Centre Essonne qui a fait le choix du service public depuis le 1er janvier 2013. Résultat : une baisse de 12 % du prix de la distribution de l’eau potable. Côté assainissement, une renégociation a permis de diminuer le tarif de 14 % tout en améliorant les prestations (source : Le journal des communes).
Négociations
Autre possibilité, en effet : la renégociation du contrat avec Véolia. C’est ce qu’a fait Pierre Herrero, le maire de Vaux-le-Pénil. Avec une baisse de 30 % sur le contrat de distribution, soit une économie pour une famille moyenne de 4 personnes de 80 à 100 euros par an (le tarif de l’eau est passé de 5,04 euros le m3 à 4,39 euros le m3), l’élu a décidé de reconduire sa délégation de service privée, en décembre dernier. « Nous avons été conseillés par un cabinet spécialisé, Bert Consultant qui a conclu qu’en terme de sécurité et de prix, c’était le meilleur choix, raconte-t-il. Les appels d’offres ont permis de renégocier le contrat. » Et de poursuivre : « à terme, il faudra faire der la gestion de l’eau une compétence de l’agglo et ensuite on pourra se poser la question de la municipalisation. »
Mais sur la négociation avec Véolia pour la ville de Melun, François Kalfon reste sceptique : « Il y a moyen de faire beaucoup plus, lance le candidat socialiste. La municipalité vise un pourboire qui va nous faire avaler l’eau toujours trop chère ! »
Reste maintenant à savoir si le conseil municipal va décider de décaler la délibération à avril. Pas gagné ! « Nous avons démarré ce dossier il y a deux ans, en février 2012 pour arriver à cette échéance », conclut Renée Wojeik.
2014 : une année décisive dans la Vallée du Rhône.
A Pelussin dans la Loire, 2014 est une année décisive pour le choix d’une gestion publique de l’eau. L’association Vayrana interpelle publiquement les candidats et rencontre l’intérêt des usagers.
De très nombreuses personnes ont participé le 7 février au débat public organisé par l’association : « Eau potable : régie publique ou délégation de service public? » (article ci-bas).
>>>En savoir + sur Vayrana, association pour la défense des consommateurs d’eau et la protection des sources du Pilat Rhodanien
Municipales à Portovecchio : un long fleuve pas tranquille
Le contrat d’affermage qui lie la commune à Kyrnolia s’achève en 2016. Une échéance qui pose la question de l’avenir de la gestion de l’eau. Régie publique ou délégation… Les candidats se positionnent
L’eau c’est la vie ! Au même titre que l’air. Des biens communs à l’humanité… Si l’air n’est pour l’heure pas encore devenu une valeur marchande, l’eau, elle, gérée selon les règles du marché par des grands groupes privés, fait l’objet de toutes les spéculations. L’or bleu est devenu source de convoitises. L’enjeu est de taille…
Depuis la Révolution française, la gestion de l’eau est de la responsabilité des collectivités. Si certaines ont fait le choix de la régie municipale ou intercommunale, assumant ainsi directement la gestion de leurs services d’eau, d’autres ont préféré déléguer cette gestion à une entreprise spécialisée.
Porto-Vecchio est de celles-là. Les services publics de l’eau et de l’assainissement de la commune sont gérés dans le cadre d’un contrat d’affermage confié à la Société des Eaux de Corse (nouvelle appellation de la CMESE et de Kyrnolia- filiale de Veolia).
Dans ce cas de figure, la collectivité décide et finance les investissements et reste propriétaire des équipements, tandis que le fermier exploite et entretient les infrastructures.
Des mesures pour faire baisser le prix
Porto-Vecchio est ainsi liée par contrat depuis le 10 décembre 1981 avec le même exploitant. Contrat, reconduit en 1989. Les contrats actuels, toujours avec le même fermier, ont été conclus le 1er janvier 1991 et prendront fin en juin 2016. La relation avec le même délégataire sera donc de 34 ans et demi à l’échéance des deux contrats successifs.
La prise en charge par Kyrnolia d’importants travaux explique en partie la prolongation de ce contrat en dépit des effets de mise en concurrence et au détriment de l’usager qui, aujourd’hui, paye le prix fort. C’est la chambre régionale des comptes qui le dit : le prix de l’eau assainie à Porto-Vecchio est « élevé ».
Il était de 4,72 euros le m3 en 2012 (calculé sur une consommation de 120 m3). Il est aujourd’hui de 4,99 euros le m3 pour une moyenne nationale de 3,91 euros/m3 constaté au 1er janvier 2013 (observatoire national des services d’eau et d’assainissement). Voilà pour les chiffres.
Si la municipalité concède le prix excessif de l’eau, elle explique ce coût élevé par les caractéristiques particulières de la commune, composée de 32 hameaux et dont la longueur des réseaux atteint 302 km pour l’eau et 91 km pour l’assainissement. Sans oublier l’effet de la saisonnalité. Des actions ont été mises en place par le conseil municipal afin de provoquer «un nouvel équilibre» entre les socioprofessionnels et les foyers domestiques.
« Ce rééquilibrage social avec une baisse significative du prix de l’eau sur la durée du mandat s’est concrétisé par l’adoption de deux délibérations, en 2010, qui a favorisé les petits usagers et en 2013, avec des choix tarifaires en faveur de la grande majorité des consommateurs, avec une charge plus importante des socioprofessionnels bénéficiaires des équipements rendus coûteux par la saisonnalité et le dimensionnement des réseaux », explique le maire Georges Mela. 69,3 % des abonnés, ont ainsi bénéficié d’une baisse de 25 % sur le prix de l’eau non assainie et de 6 % sur l’eau assainie.
Le maire précise par ailleurs qu’ « entre 2008 et 2013, les réseaux de distribution ont fait l’objet de nombreux travaux de réhabilitation et d’amélioration à hauteur 7,6 millions d’euros ».
Les « dérives » d’une gestion
Pas suffisant pour U Riacquistu di Portivechju qui a dénoncé fermement à plusieurs reprises les « dérives » de la gestion de l’eau, pointant du doigt l’ennemi n° 1 : Veolia.« L’eau appartient au peuple. Cette multinationale engrange d’importants bénéfices sur le dos des Porto-Vecchiais ». Les nationalistes estiment par ailleurs que « les Porto-Vecchiais paient très cher pour financer des installations destinées aux résidences secondaires ! ».
Michel Giraschi, leur candidat déclaré, dénonce également certaines clauses du contrat entre la commune et l’exploitant : « Quand il y a une panne, Kyrnolia se décharge de toute responsabilité en disant qu’il ne s’agit pas de restauration mais d’entretien à la charge de la commune ».
Quant au groupe Portivechju Altrimenti , il dresse également un constat accablant et estime que la commune, qui doit être le donneur d’ordre, se laisse dicter les règles du jeu par le fermier. « Une commission thématique a planché sur le sujet durant de nombreux mois, pour aboutir à un double constat : d’une part, le coût de l’eau et de l’assainissement demeure anormalement élevé pour le contribuable, et la longueur du réseau, pas plus que les variations de population en été ne peuvent suffire à expliquer ce phénomène. D’autre part, la commune délaisse ses prérogatives, au prétexte que Kyrnolia seule doit assurer la qualité des prestations fournies. Les pertes sur le réseau (autour de 900 000 m3 par an) et surtout l’ampleur des investissements à réaliser (de 20 à 25 millions d’euros sur les estimations les plus courantes) sont, parmi d’autres, des tendances lourdes, qui vont contribuer à dicter le choix qui sera arrêté en 2016 »,explique le candidat d’Altrimenti, Jean-Christophe Angelini.
Le contrat qui lie la commune au délégataire prendra fin en juin 2016. Les municipales devront faire avancer le débat sur la question de la gestion de l’eau. Et les usagers y seront à coup sûr particulièrement attentifs.
Publié sur Corse Matin, vendredi 24 janvier.