A la veille de la Journée mondiale de l’eau du 22 mars, l’UFC-Que Choisir dénonce « la caricature de consultation » des agences de l’eau sur leur programme de protection de l’eau pour les années de 2016 à 2021. L’association « exige une véritable prévention des pollutions ».
L’UFC-Que Choisir déplore que les consultations lancées par les six agences de l’eau métropolitaines sur leurs sites Internet « empêchent les consommateurs de se prononcer sur les véritables enjeux de la protection des ressources en eau ».
L’association « exige des agences de l’eau une révision radicale des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage), afin que ceux-ci soient mis en conformité avec le Grenelle de l’environnement, au regard notamment du principe de prévention des pollutions à la source et du principe pollueur-payeur ». De même, elle réclame « une représentation [au sein des instances décisionnaires des agences], des consommateurs reflétant leur importance numérique et leur contribution financière, pour qu’ils puissent orienter les décisions dans un sens favorable à l’environnement ».
Dépollution plutôt que prévention
L’association critique en particulier « la gabegie de la dépollution au détriment de la prévention des pollutions ». Selon elle, 51% des budgets prévus par les agences pour 2013-2018 sont affectés à la dépollution de l’eau, contre seulement 29% pour les mesures territoriales qui, entre autres, doivent accompagner les changements de modes de production agricole.
Autre reproche : « le principe pollueur-payeur est bafoué ». Les coûts de traitement des pollutions agricoles en pesticides ou en nitrates sont toujours financés à 87% par les consommateurs et seulement à 6% par les agriculteurs, explique l’UFC-Que Choisir.
Enfin, les décisions sont « prises sous influence », affirme l’association qui critique ici la composition des instances décisionnaires au sein des agences. « Par exemple, au conseil d’administration de l’agence Seine-Normandie, les consommateurs ne représentent que 9% du collège usagers contre 73% pour les professionnels », illustre l’UFC-Que Choisir.