Un collectif s’est constitué pour la préservation de l’eau dans le Cher et à Bourges. Il est composé des associations Bourges++, Veille Environnementale du Cher (AVEC), INDECOSA-CGT, Force Ouvrière Consommateurs (AFOC), Maraîchers de Bourges (AMB), etc. Une première réunion publique à Bourges en janvier a pointé les principaux enjeux concernant l’eau potable dans l’agglomération. Texte et vidéo ci-dessous.
Peu d’eau de qualité dans l’agglomération
Voici la provenance de l’eau distribuée.
Un captage au Val d’Auron (Le Porche) 32 % (pourcentage des volumes distribués)
Un captage dans les marais (Saint-Ursin) 16 %
Un captage à Saint-Doulchard (le Prédé) 4 %
Un captage dans la Loire (Herry, à 60 km). 38 %
Autres (SMIRNE, SMEAL) 10 %
(source : rapport d’activité du service de l’eau de Bourges Plus, 2017)
Le captage de Saint-Ursin est pollué
La nappe superficielle du captage Saint-Ursin est contaminée par des solvants organochlorés (tétra et trichloréthylène d’origine industrielle) et par des résidus de pesticides (avec des dépassements de seuils pour certains pesticides d’origine urbaine). L’exploitation de cette nappe superficielle a dû être abandonnée.
En raison d’une mauvaise étanchéité des ouvrages, cette pollution contamine les nappes plus profondes qui sont toujours exploitées. En conséquence, l’eau doit impérativement être diluée avec l’eau de la Loire avant d’être distribuée.
La qualité de l’eau de ces nappes profondes est aussi dégradée par des nitrates : les teneurs en nitrates (entre 40 et 50 mg/l) sont proches des normes maximales admises pour la distribution (50 mg/l). La valeur-guide préconisée par l’Union Européenne pour déclencher des mesures de protection est de 25 mg/l.
Le captage de Saint-Ursin n’est toujours pas protégé
Protéger le captage impose de mettre des restrictions à l’urbanisation et à l’activité industrielle et commerciale dans le secteur « route de la Charité » et à l’activité agricole en amont de la zone. Cela heurte des intérêts privés. Cela contraint aussi les communes à des changements radicaux de pratiques.
L’agglomération tergiverse
Les retards se sont accumulés. Le dossier déposé par l’agglomération pour enquête publique afin de mettre en place des périmètres de protection du captage n’a pas été actualisé. Il est incomplet. Il est jugé « pas à la hauteur » et « non crédible » par le commissaire enquêteur.
L’étude hydrologique doit être refaite, et donc payée une deuxième fois. C’est aussi du temps perdu !
L’agglomération n’a pas pris les compétences qui lui permettraient d’aider les communes à faire les dépenses nécessaires sur leurs réseaux d’eau pluviale et d’éviter des infiltrations dans la nappe.
Quel gâchis ! L’inaction chronique coûte cher.
Protéger la population est une priorité.
Mettons tout en œuvre pour protéger notre ressource en eau.