Devant le Tribunal Administratif, des citoyens engagés attendent le délibéré qui sera donné d’ici une quinzaine de jours (Photo Anthony Maurin).
Première audience devant le Tribunal Administratif de Nîmes et première étape d’un combat long et difficile menés par des associations et des citoyens. En cause, l’eau, sa gestion et sa distribution au sein de l’agglo.
En audience, deux demandes d’annulations de délibérations votées par Nîmes Métropole. « La première permet la prolongation de 2 ans et demi (jusqu’en 2020), de la Délégation de Service Public de la gestion de l’eau confiée à la SAUR. Sans aucune mise en concurrence cette concession dure depuis 1969. La deuxième se fonde sur une pseudo étude truffée d’éléments à charge contre les régies pour imposer à nouveau, après 2020, une DSP. L’étude en question réussit même à montrer que les régies sont 4% plus cher que les DSP alors que partout ailleurs en France des études sérieuses démontrent le résultat inverse » affirme Sébastien B membre de l’association Eau Bien Public.
« Depuis 1969 le délégataire est le même. C’est anormal de voir la SAUR sans aucune mise en concurrence ni sans avoir à rendre des comptes. Malgré un prix de l’eau en constante augmentation et supérieur à celui des agglomérations de même taille, les pertes sont colossales » note Sébastien B.
Avant le début de l’audience au Tribunal Administratif (Photo Antony Maurin).
Accrochez-vous bien car avec 7,5 milliards de litres d’eau perdus en 2015, l’agglo nîmoise gaspille. On parle tout de même de l’équivalent d’un litre d’eau par habitant de notre planète! Quand on connaît la valeur de ce bien nécessaire à la vie… « La SAUR et les élus ne font pas leur travail et cela ne choque personne! Par rapport à Montpellier qui est en régie publique, nous payons l’eau deux fois plus cher dans l’agglo nîmoise. Nous souhaitons remettre que Nîmes Métropole soit en régie publique » conclut Sébastien B.
Trois dossiers, 9 personnes représentées et une mise en délibéré. Sauf que l’affaire ne s’arrête pas là! « Pour détourner la caducité, la SAUR et l’agglo s’entendent et prolonge la délégation. Le fait de prolonger par des nouveaux investissements permet cela, il suffit d’un nouvel avenant négocié pour y arriver! C’est une logique sans fin… Il y a un véritable état des lieux à faire autour de cette DSP. L’agglo ne maîtrise plus le service et le délégataire ne fait plus le travail et se considère comme un rentier. Les conclusions du rapporteur public ne sont pas les bonnes et c’est pas la première fois que ça lui arrive. Si les conséquences tirées par les Tribunal sont logiques, nous seront réaudiencés! » affirme maître Zehor Durand (le cabinet Blanc-Tardivel porte l’affaire). Affaire à suivre donc.
Publié par Objectif Gard