« On bat des records de débits extrêmement bas » au niveau des rivières, a déclaré ce samedi sur franceinfo Guillaume Choisy, directeur général de l’agence de l’eau Adour-Garonne. La Garonne est à son plus bas de son niveau à cette période de l’année.
franceinfo : Vous avez traversé l’Adour à pied du côté de Tarbes. Quelle est la situation ?
Guillaume Choisy : « C’est probablement du jamais connu à cette époque-là. On a connu des débits bas, mais pas en hiver et pas à cette époque-là. On bat des records de débits extrêmement bas. On a une difficulté de réserve des sols et des nappes qui ont du mal à se remplir avant la première période estivale. »
Quel est le niveau de la Garonne ?
« En bas de la Garonne, on était à 162 mètres cubes seconde il y a deux jours, cela correspond à peu près à un cinquième du débit normal à cette époque-là qui doit être autour de 600 mètres cube seconde. Le précédent record était de 197 mètres cube seconde. Sur le bassin de Haute-Garonne, qui compte 128 000 km de rivières, cet été 50 % étaient à sec et dans certaines l’eau ne coule toujours pas. »
S’il pleuvait beaucoup cela permettrait-il de remplir les nappes phréatiques ?
Pour l’instant, il ne pleut pas beaucoup. Mais si fin janvier, février et mars, on devait avoir des précipitations cela permettrait de remplir un peu les nappes. Mais on n’aura pas le niveau qu’on a connu au début de l’été 2022 avec des nappes, des rivières et des barrages remplis. Pour les nappes, il va être difficile de les remplir pleinement même si on avait des précipitations abondantes parce qu’il faut de l’eau qui descend lentement dans les sols.
La sécheresse sera-t-elle plus sévère l’été prochain ?
Il est probable qu’on ait des difficultés plus importantes l’été prochain. On a des difficultés de réserves des nappes, les rivières sont extrêmement basses, et on a du mal à remplir les réserves d’étiage. Les réserves d’étiage ont normalement des niveaux de remplissage entre 55 et 60 % à cette époque et là, on oscille entre 8 et 25 %. On peut donc avoir quelques craintes pour assurer l’ensemble des usages (eau potable notamment) l’été prochain.