Le mardi 16 avril, l’association Générations Futures a publié un rapport sur la présence de perturbateurs endocriniens, dont des pesticides, dans les eaux de surface. 232 substances actives de pesticides ou de perturbateurs endocriniens suspectés ont été trouvés au moins une fois dans un département français. Par département, au moins 41 perturbateurs endocriniens potentiels ont été découverts en moyenne, avec de grandes disparités : de 4 en Corse-du-Sud à 90 dans le Calvados.
Ce rapport est basé sur des données officielles des agences de l’eau françaises regroupées dans la base de données Naïades pour l’année 2015. Les 3 substances qui arrivent le plus fréquemment en tête sont : le glyphosate (37 départements), l’Atrazine-Déséthyl (30 départements) et le Métolachlor (15 départements). Les deux dernières substances sont interdites au sein de l’Union européenne.
« Ces données montrant l’existence d’importants cocktails de pesticides perturbateurs endocriniens suspectés dans les eaux de surface de nombreux départements français sont inquiétantes, a déclaré François Veillerette, directeur de Générations Futures, dans un communiqué. Elles montrent que la chimie agricole menace la biodiversité aquatique. Ces résultats sont également à interpréter comme l’indicateur d’une contamination importante de l’environnement dans lequel vivent les humains. » L’association a donc demandé des mesures politiques afin de réduire l’usage de ces substances perturbatrices.
Cependant, d’après l’ONG, « la consommation de pesticides reste au plus haut ». Selon les chiffres du gouvernement que l’association a pu consulter, en 2017, la consommation de ces produits s’élevait à 68.817 tonnes. Pour le fameux glyphosate, les statistiques montrent que 8.831 tonnes de produit ont été vendus en 2017 et 8.673 tonnes en moyenne annuelle sur les 3 dernières années (2015-2017).
« L’objectif de réduction de 50 % d’ici 2025 ne pourra pas être atteint si le gouvernement ne change pas sérieusement de braquet notamment en travaillant d’avantage à la diffusion rapide des systèmes de cultures à bas niveaux d’intrants de type ‘systèmes de production intégrée’ (en plus d’un soutien accru à l’agriculture biologique) et non principalement à l’optimisation des utilisations par filière, comme le prévoit le présent plan Ecophyto, très insuffisant », a affirmé Générations Futures.
Source : Génération Futures