Le renouvellement des concessions hydroélectriques

« Les objectifs de bon état des masses d’eau au titre de la Directive européenne Cadre sur l’Eau (DCE) sont inatteignables à l’horizon 2027 dans les conditions actuelles. Les principales causes en sont, selon les bassins, les pollutions diffuses, les altérations hydro-morphologiques, les prélèvements excessifs et la rupture de la continuité des cours d’eau (circulation des sédiments et des espèces (semi)aquatiques). »

Une note du bureau de FNE sur le renouvellement des concessions hydrauliques. Constatant l’impact des barrages sur la ressource en eau, FNE voit dans le renouvellement des concessions hydroélectriques, la seule occasion de revoir en profondeur le fonctionnement de ces ouvrages. Pourtant il semble difficile de croire que les multinationales qui risquent mettre la main sur ces ouvrages vont avoir pour préoccupation la réduction de l’impact de ces ouvrages sur la ressource…

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« L’hydroélectricité, avec plus de 2 500 usines en France, représente l’une des plus importantes sources d’impacts sur la ressource en eau et les milieux aquatiques : altérations hydro-morphologiques, prélèvements excessifs, ruptures de continuité écologique entraînent des pertes de biodiversité et sont préjudiciables au bon
fonctionnement des écosystèmes aquatiques.

Les ouvrages soumis au régime juridique des concessions hydroélectriques représentent environ 450 unités, soit à peine 1/5  du parc. Ces ouvrages concédés assurent cependant 90% de la production hydroélectrique moyenne, une part plus importante encore de la puissance hydroélectrique installée et la quasi-totalité des possibilités garanties d’intervention sur le réseau électrique pour en assurer la régulation (1).

L’existence et le fonctionnement de ces concessions structurent profondément l’hydrologie (débits réservés, éclusées mais aussi report dans le temps et dans l’espace des débits), le transport sédimentaire (modification de la granulométrie), la continuité piscicole et plus largement, le déplacement des espèces, ainsi que la morphologie (incision des lits) et les fonctionnalités écologiques des grands cours d’eau et celle de nombreuses vallées, en montagne et ailleurs. Ces impacts contribuent de façon importante aux pressions qui empêchent de très nombreux cours d’eau d’atteindre les objectifs de bon état tels que prescrits dans la DCE. Sans une évolution des conditions d’exploitation actuelles, ces cours d’eau sont dans l’impossibilité d’atteindre le bon état, quelles que soient les mesures prises par ailleurs.

Le renouvellement des concessions hydroélectriques, qui est la seule occasion de revoir en profondeur le fonctionnement de ces ouvrages, constitue donc un enjeu crucial pour le bon état des eaux.

PROPOSITIONS DE FNE

Inverser la tendance et promouvoir enfin une démarche « gagnant-gagnant » en adaptant le parc existant à la nouvelle donne énergétique mais aussi aux nouveaux enjeux environnementaux tout en veillant à la solidarité entre les usagers et différents acteurs d’un territoire. »

Lire la note complète du bureau de_FNE_de juillet 2018. 

(1) Cette dernière capacité étant très utile au nouveau contexte énergétique qu’est l’injection massive de la production issue des
sources renouvelables variables (éolien et photovoltaïque).

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