Comme en mars 2016, l’Autoroute Casablanca-Rabat (à la sortie nord de la métropole économique) a été longuement bloquée, sur un tronçon long de plusieurs kilomètres, par un niveau d’eau de près d’un mètre, suite à quelques dizaines de millimètres de pluie tombés sur la ville le dimanche 19 février 2017. Communiqué de l’ACME Maroc.
Comme en mars 2016 mais aussi en 2012, 2011, 2009, 2008, 2007 et en fait, à chaque fois qu’il pleut depuis l’année 2002 lorsque les inondations qui avaient alors ravagé y compris une bonne partie de la seule raffinerie du pays, la Samir, Casablanca – sous gestion privée de ses services d’eau, d’électricité et d’assainissement depuis maintenant 20 ans – est submergée par les eaux pratiquement chaque hiver .
La dernière inondation en date, en bloquant un axe aussi stratégique pour le pays que l’axe autoroutier qui relie la capitale économique du pays à sa capitale administrative, et au de-là, en arrêtant toute circulation routière entre le Sud, le Nord et l’Est du Maroc, c’est une bonne partie de l’activité économique à l’échelle nationale qui se retrouve à l’arrêt pendant de longues heures, avec toutes les conséquences financières et sociales que cela implique; conséquences dont il faudra bien que les autorités publiques fassent un jour ou l’autre l’évaluation.
Si cela se passe ainsi, alors même que la Gestion déléguée est à l’œuvre à Casablanca et sa région depuis 1997, c’est bien parce que le délégataire privé – en l’occurrence ici, la Lydec – ne s’est pas conformé à ses engagements, loin s’en faut, en matière d’investissements, notamment pour éviter les inondations annuelles qui affectent la ville et ses banlieues à chaque fois qu’il pleut un peu plus que la moyenne. C’est aussi parce que les contrôles de la Collectivité urbaine de la ville et ceux de l’Etat central ont été totalement défaillants face à l’avidité et à la roublardise sans limite d’un délégataire privé de services publics de base, surtout intéressé par les profits que ces services lui permettent d’engranger.
Face à cette situation qui ne pénalise pas seulement les habitants de Casablanca mais aussi une grande partie des Marocains dans beaucoup d’autres régions du pays, ACME-Maroc demande aux autorités publiques compétentes:
– D’obliger la Lydec à utiliser, à minima, une partie de ses bénéfices (265 millions de dirham au titre de l’année 2016) pour honorer ses engagements d’investissements toujours en souffrance, dont la construction d’un ‘’Bassin d’orage’’ de 160.000 m3 prévue de longue date au nord de la ville.
– De procéder à un audit complet des retards de toutes natures accumulés par la Lydec dans la réalisation de l’ensemble de ses obligations contractuelles.
– D’engager les procédures nécessaires, face à l’échec patent de la Lydec comme de Veolia, l’autre délégataire privé opérant à Rabat, à Tanger et à Tétouan, en vue de la remunicipalissation de la gestion de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement là où cette gestion a été imprudemment et précipitamment déléguée au capital privé.