Le collectif du carcassonnais pour une gestion publique de l’eau organisait hier soir une soirée-débat au Colisée. L’occasion de remettre le citoyen au cœur des décisions politiques.
L’eau est un bien et n’a pas vocation à se muer en juteux dividendes. L’argument défendu par le Collectif carcassonnais pour une gestion publique de l’eau n’est pas nouveau. «Le combat a démarré il y a une quinzaine d’années», rappelle l’une de ses membres. Mais l’échéance qui lie la ville de Carcassonne à la Lyonnaise est une formidable occasion de mettre le débat sur la place publique. Reste à être entendu. Pour l’heure, les élus semblent devoir rester sourds. Qu’importe, c’est aux «citoyens d’être le contre-pouvoir», explique François Guieu, le réalisateur de Vagues citoyennes. Un documentaire diffusé hier soir au Colisée dans le cadre d’une conférence-débat.
«De la bonne comptabilité»
Invité également du collectif, Gabriel Amard, s’apparente à un légiste. Il dissèque les contrats liant les collectivités aux fermiers et entend prouver que la gestion publique est bien plus économe. «Ce n’est pas de l’idéologie, mais de la bonne comptabilité», affirme-t-il. Voilà qui devrait séduire, ceux qui prônent une gestion vertueuse des affaires publiques. Pour lui, le calcul est simple. «Les emplois en régie ne servent qu’à la bonne marche du réseau. Il n’y a ni commerciaux, ni communicants. De plus en régie, l’argent ne remonte pas à la holding». Alors Gabriel Amard va s’atteler d’ici la fin du mois de janvier à préparer une étude (ou contre étude, c’est selon) sur le coût d’une régie publique. Hier, ce soutien de poids au collectif a d’ores et déjà souligné que le contrat de la Lyonnaise avait nécessairement des impacts sur la facture d’eau. «La Lyonnaise a remonté en 2014, 152 000 € à sa holding et réalisé une marge, après impôt, de 304 000 €». Sans oublier les 152 000 € d’impôts versés au titre de l’imposition des sociétés et qui est donc répercutée à l’abonné. De quoi dégager une certaine autonomie financière pour une future régie. «Ce que je propose aujourd’hui, c’est simple. Il faut rencontrer les élus et leur montrer notre étude et celle du bureau d’études. Et après on vote !» Chiche !
Publié dans La Dépêche du Midi, le 5/11/2015