Eau et énergie, le grand écart!

 

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La production d’électricité est fortement liée à la consommation d’eau. Selon la Banque mondiale, d’ici 2035, la consommation d’énergie planétaire devrait augmenter de 35 %, entraînant une hausse de 85 % de la consommation d’eau.

Entre le refroidissement des centrales thermiques et nucléaires, l’extraction des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole, uranium), leur affinage et la production d’hydroélectricité, la quasi-totalité des procédés de production d’électricité (hors solaire et éolien), implique la disponibilité d’une ressource en eau. Paradoxalement, ce recours à l’eau augmente la consommation d’énergie pour assurer le pompage, le traitement et le transport de l’eau.

Dans un contexte de réchauffement global de la planète, la pression supplémentaire en cours sur la ressource en eau, n’est pas s’en inquiéter. Junaid Ahmad, le directeur des ressources en eau de la Banque mondiale considère ainsi que « Aujourd’hui, l’urbanisation, la décentralisation, la fragilisation des nations et l’impact de ces phénomènes sur l’énergie pour tous ou la sécurité alimentaire sont autant d’enjeux pour le développement qui exigent que nous parvenions à une gestion planétaire et intersectorielle de l’eau« . En effet, dans la plupart des cas, la localisation géographique des personnes ne bénéficiant pas d’un accès à l’eau potable coïncide avec celle des individus touchés par la pauvreté énergétique. Au niveau mondial, l’Afrique est de loin le continent le plus menacé par cette dualité eau/énergie. Alors que nombre de pays africains ont d’ores et déjà été confrontés à des problèmes énergétiques causés par une disponibilité en eau déficiente, ce continent devrait, d’ici 2050, voir sa consommation d’électricité faire un bond de 700 %, nécessitant un accroissement de la production d’eau douce de 500 %…

Mais cette problématique de l’eau ne concerne pas que les pays les plus pauvres. Dans le secteur énergétique le problème de l’eau se pose aujourd’hui partout dans le monde. Des Etats-Unis à l’Europe, en passant par l’Amérique du Sud, l’Australie, la Chine, l’Inde, etc. la crise est et sera de plus en plus mondiale et source de conflits. On peut citer, entre autres, aux USA, des centrales thermiques contraintes de stopper ou réduire fortement leur production d’électricité par manque d’eau ou de températures aquatiques trop élevées. Une industrie hydroélectrique en chute, comme en Californie, où en 2013 cette source d’énergie a chuté de 38 % en un an, tandis que les chiffres de 2014 devraient encore accentuer cette évolution. Toujours aux USA, le boom des gaz et pétrole de schiste est également impacté avec des permis d’exploitation bloqués faute d’eau ou de renchérissement de la facture correspondante. En France, en 2007, EDF a été contraint de réduire sa production en raison de températures d’eau trop élevées pour refroidir ses centrales nucléaires. De la même manière, en 2003, la France a vu ses exportations d’électricité chutées de 50 % par manque d’eau (refroidissement des centrales thermiques ou nucléaires et production hydroélectrique en chute). Des problèmes qui devraient devenir réguliers en Europe, puisque l’on estime qu’entre 2031 et 2060, la production d’électricité issues du charbon et du nucléaire baissera de 6 à 19 % par la faute d’une ressource en eau trop chaude et/ou trop faible.

Face à cette problématique, une des options mises en avant et en cours de développement dans certains pays passe par le dessalement de l’eau de mer. Mais les coûts économique et énergétique de cette solution en font une solution non généralisable à l’échelle mondiale, sans même parler des dommages environnementaux qui l’accompagne.

Source: Univers nature

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