Les élus de l’agglomération de Colmar (Haut-Rhin) reprennent la gestion de l’eau en créant une société publique locale. Par Coralie Donas.
L’objectif du changement de statut de la Colmarienne des eaux, qui gère le service public de l’eau, l’assainissement et l’épuration pour l’agglomération de Colmar, est clair. « Nous voulons redevenir maître de la distribution et du traitement de l’eau sur notre territoire », appuie Eric Straumann, le maire de Colmar. Créée en 1993 sous la forme d’une société d’économie mixte locale, SEM, la Colmarienne des eaux deviendra à partir du mois de mars 2022, une société publique locale ( SPL). « Ce statut offre plus de souplesse et de réactivité qu’un établissement administratif public, mais avec une finalité d’intérêt général », reprend le maire de Colmar. Il permet aux élus d’être seuls décisionnaires et de ne plus passer par des procédures d’appels d’offres.
Qualité de l’eau
Brest, Rennes, Grenoble… Plusieurs collectivités ont fait le choix de reprendre la main sur la gestion de l’eau ces dix dernières années. « Pour nous, c’est une bonne nouvelle, car la distribution de l’eau potable sera l’enjeu le plus important des années à venir », souligne Odile Uhlrich-Mallet, présidente de la commission locale de l’eau du schéma d’aménagement de gestion des eaux Ill-Nappe-Rhin.
En jeu notamment, la qualité de la nappe phréatique d’Alsace, une des plus importantes d’Europe. « L’intérêt de renouveler les statuts d’une société est de les élargir aux nouvelles obligations qui s’imposent à la collectivité, notamment avec la loi climat et résilience », pointe aussi François Chatain, le directeur général de la Colmarienne des eaux. Le périmètre d’action de la SPL pourra ainsi s’étendre à la préservation de la ressource en eau, ou la qualité de l’environnement des puits de captage.