Dans un an et demi, c’est une régie publique qui desservira en eau la majorité des communes du Lochois. Décision prise jeudi. Pour quelles conséquences ? Publié par la Nouvelle République le 30/06/2018.
C’est une décision forte. Et unanime. La communauté de communes fait le choix d’une régie publique pour la gestion de l’eau potable. Pareil pour l’assainissement (voir ci-contre). Telle est l’orientation validée par les élus réunis jeudi soir à La Celle-Saint-Avant.
A l’heure actuelle, il y a deux modes de gestion différents de l’eau, datant d’avant la fusion des quatre communautés de communes. Le Lochois et le Montrésorois fonctionnent déjà en régie. Le Ligueillois et l’ex-Touraine du Sud avaient opté pour le privé : Véolia pour le premier, la Saur pour la seconde. Dans un premier temps, seul le Ligueillois rejoindra la régie (1), et ce au 1er janvier 2020, date à laquelle le marché avec Véolia s’achève. Pour la Touraine du sud (2), l’eau potable est pilotée par un syndicat auquel il incombera de trancher entre gestion publique et privée.
Au total, au 1er janvier 2020, une cinquantaine de communes, sur les 68 que compte Loches Sud Touraine, dépendront de la régie publique intercommunale. Ce qui n’exclut pas d’avoir recours au privé pour des prestations de service.
Quel coût ? Pour faire fonctionner la régie, il faudra plus de personnel au sein du service de l’eau : 29 équivalent temps plein contre un peu plus de 22 actuellement. En revanche, le choix de la régie se traduira, pour l’usager, par un prix de l’eau beaucoup plus bas que si le recours au privé avait été retenu. A horizon 2028 et à l’issue d’une harmonisation des tarifs aujourd’hui disparates, le prix sera de 1,81 € HT du mètre cube avec la régie contre 2,47 € avec le privé, selon les calculs d’un bureau d’étude missionné par la communauté de communes.
Cette harmonisation sur dix ans se traduira, en dehors du Ligueillois, où le prix actuel du mètre cube d’eau est élevé (2,60 € HT), par une hausse du tarif de l’eau potable par rapport à aujourd’hui (3). « Il y aura des hausses, mais pas à cause de la fusion des communautés de communes », a assuré Gérard Hénault. Sans convaincre le maire de Loché, Nisl Jensch. Pour le président de Loches Sud Touraine, l’augmentation progressive du prix de l’eau découlera d’investissements nécessaires : remplacement de canalisations, recherche de nouvelles ressources en eau…
(1) Ce sera aussi le cas de Sepmes, Preuilly et Yzeures, actuellement en régies communales. (2) C’est aussi le cas d’une demi-douzaine de communes autour de Descartes et Draché. (3) Actuellement, le prix moyen est de 1,78 € TTC/m3. La suite des débats entre élus dans une prochaine édition.
Assainissement : une régie aussi.
Les élus ont pris la même décision que pour l’eau : l’assainissement collectif sera géré via une régie publique intercommunautaire. Cette décision entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2019 pour les communes actuellement en régie communale, puis au fur et à mesure de la fin des marchés (*) pour la poignée de communes qui avaient choisi le privé. Là aussi, le choix de la régie implique une hausse du nombre d’agents (si équivalents temps plein supplémentaires). A horizon 2028, le prix du mètre cube pour l’assainissement devrait s’établir à 2,42 €
(*) Fin des marchés entre 2020 et 2025 selon les secteurs.