Cuves, surpresseurs, fuites et coupures d’eau, tels sont les mots qui ponctuent le quotidien des habitants de certaines communes de l’île, contraints de s’approvisionner aux points d’eau comme autrefois. Article de Libération du 16 avril 2020.
Quand elle ouvre les yeux au réveil, Léa sait que l’eau va encore manquer. Voilà treize jours que le robinet de la cuisine reste ouvert en permanence. Elle espère tous les matins entendre le gazouillis annonciateur de l’arrivée du précieux liquide. Les coupures d’eau, Léa et sa famille les subissent depuis des années mais, par le passé, ils s’enchaînaient selon un planning précis et sur douze heures maximum. Désormais, jouir de l’eau courante au robinet devient l’exception. Régime sec pour les fêtes de Noël et les mois suivants. «Notre bébé prend un seul bain par jour, poursuit Léa, l’eau est récupérée puis alimente, via une bassine, la douche des grands avant d’être utilisée pour les toilettes.» Pour certains, la situation est pire encore. Ils sont privés d’eau, mais l’air qui circule dans les tuyaux fait tourner le compteur. Et ils reçoivent une facture d’air à payer !