Fin 2017, le contrat qui lie l’Agglo de Maubeuge à Eau et Force prend fin. Le nouveau mode de gestion choisie pour les 18 communes concernées est la régie intéressée. Soumis au vote le 31 mars, la délibération a été reportée
Voilà un an maintenant que l’Agglo travaille sur le dossier qui vise à choisir le nouveau mode de gestion des 18 communes, dont le service de production et de distribution est actuellement du ressort d’Eau et Force. Les analyses « impartiales » montrent que le recours à une gestion déléguée via une régie intéressée, avec opérateur privé, apparaît comme être le mode de gestion le plus adapté. Fabrice Piette, vice-président en charge de l’eau à l’Agglo, a encore eu l’occasion d’y revenir au dernier conseil.
Des explications qui n’ont pas été suivies d’un vote, puisque la délibération a finalement été reportée. Il faut dire qu’elle a fait les frais des longs débats qui l’ont précédée concernant l’augmentation du taux d’imposition du foncier bâti et le vote du budget.
A peine, la délibération évoquée que des élus montaient effectivement au créneau pour demander du « temps pour qu’on y réfléchisse encore ». A l’image d’Annick Mattighello, la maire de Louvroil, qui expliquait que beaucoup d’associations militent pour que l’eau soit publique. « Moi même, je milite au travers de l’une d’entre elles, Pour la dignité ». Basées à Bobigny, cette association plaide en faveur d’une régie publique de l’eau. « Combien coûtera le passage en délégation de service qui est aujourd’hui proposé ?, s’interroge la maire de Louvroil. Derrière ces sociétés, « il y a des profits qui se dégagent, et qui se reportent sur la facture des contribuables ». Dans cette même logique Patrick Viltard, adjoint à Louvroil, explique ne pas comprendre « le choix d’une régie assistée, alors qu’il serait naturel d’avoir une régie publique. Les factures diminueraient en conséquence… ». Philippe Delbart, qui aurait voté contre en l’état, appelle à la vigilance, « Dès lors qu’il y a une délégation de service publique. ».
Quant au maire de Marpent, Jean-Marie Allain, il est lui convaincu qu’il faut nationaliser l’eau. « C’est un enjeu national ». La régie intéressée ? « Ce n’est rien qu’un gros bidule pour des petits périmètres ». Il relève aussi l’absence d’une hypothèse dans les conclusions fournies par l’Agglo. Celle visant à « l’adhésion des 18 communes, via l’Agglo, à la régie Siden-Sian qui aurait le mérite de mettre les 42 communes de l’agglo chez le même opérateur Noréade, et d’unifier le prix de l’eau sur le territoire ».
Il est prévu que cette délibération reviennent sur la table en mai. Ce qui laisse le temps à Fabrice Piette de reprendre son bâton de pèlerin pour convaincre le maximum d’élus que la régie intéressée est « la » solution. Un premier pas « vers la régie directe », comme dirait Benjamin Saint-Huile, qui espère un consensus sur la question.
Publié le 10 avril dans la Voix du Nord