Comme elle le fait chaque année dans son fief condomois, l’Association Baïse des usagers de l’eau (Abue) a reçu les représentants d’une quinzaine d’associations d’usagers que regroupe la coordination Eau Adour Garonne. L’assemblée générale de cette dernière permet aux participants venus d’Aquitaine et Midi Pyrénées de faire le point sur leurs actions respectives. La mutualisation des expériences et des compétences de ces associations permet ensuite à chacun de suivre au mieux le travail réalisé par les municipalités.
À ce jour, la majorité de communes délègue la gestion de l’eau à des prestataires privés. Leur reprochant de s’en remettre ensuite aux délégataires les «yeux fermés» sans effectuer de «réel contrôle sur la qualité du service et surtout de son coût», les associations ne manquent pas d’interpeller les élus. Celles que regroupe la coordination réclament ainsi la création et le fonctionnement de commissions consultatives des s services publics locaux (CCSPL), obligatoires pour les communes à partir de 10 000 habitants, afin que les citoyens, au travers d’associations, soient informés et puissent être acteurs de la gestion de l’eau. Elles exigent surtout, la création de commissions de contrôle financier, obligatoires de par la loi, mais rarement mises en place, afin que les communes ou syndicats puissent exercer un véritable contrôle sur les délégataires de service public.
Par ailleurs, de nouvelles directives européennes et nationales font évoluer cette gestion de l’eau. Ainsi désormais la loi rend illégale toute coupure d’eau dans les résidences principales, ainsi que la réduction du débit d’eau.
La loi NOTRe va également rendre obligatoire la gestion en intercommunalité de l’eau et de l’assainissement au 1er janvier 2020.
Un nouveau contrat fin 2017
À Condom la compétence de l’assainissement a été transférée dernièrement au SIAEP de Caussens. «Pour la compétence eau, le contrat avec la Lyonnaise des Eaux se termine le 31 décembre 2017 et il convient dès à présent de se positionner sur le futur mode d’exploitation, à nouveau une délégation ou bien faire le choix d’une régie», souligne Sylvie Sudrie, présidente d’Abue. «Cette décision ne peut être prise qu’en ayant une analyse complète des implications de l’un ou l’autre des choix. Au niveau du consommateur un retour en régie se traduit par une baisse du prix de l’eau et une plus grande maîtrise de la qualité. La gestion publique a ainsi progressé de 10 % en 15 ans, concernant désormais près de 40 % de la population française».
Au cours de cette assemblée, la Coordination a changé de nom et devient la «Coordination Atlantique Méditerranée des usagers de l’eau», la CAMUE, présidée par Patrick Du Fau de Lamothe
L’association ABUE à Condom : 09 51 95 65 29.
Publié le 10 avril dans La Dépêche du Midi