Archives de catégorie : Les usagers font avancer la gestion publique

Montpellier: René Revol et Thierry Ruf ont été élus président et vice-président d’Aqua d’Oc

 La régie publique de l’eau, dont la mise en place avait constitué l’un des grands thèmes de la dernière élection municipale, se concrétise progressivement dans les bureaux de la Métropole. Après avoir été dotée d’un nom, Aqua d’Oc, elle dispose désormais de ses hommes-clés : ce lundi, René Revol, maire de Grabels, et Thierry Ruf, élu de Jacou, chercheur spécialiste des questions d’eau, ont en effet été désignés président et vice-président du conseil d’administration. Ils rejoignent Grégory Vallée, un ingénieur havrais recruté comme le futur directeur et dont le premier objectif sera d’assurer « une continuité de service » le 1er  janvier prochain, lorsqu’aura lieu le basculement de Veolia vers Aqua d’Oc.

85 employés

Pour cela, le trio de dirigeants prépare actuellement le transfert des salariés montpelliérains de la multinationale vers la régie publique, « qui sera finalisé le 15 juin. Cela se présente bien mieux que dans d’autres opérations de transfert », assure René Revol. Selon Grégory Vallée, environ 65 personnes, techniciens et personnel administratif, ont fait part de leur volonté de rejoindre la nouvelle structure, sous contrat de droit privé. Des recrutements complémentaires seront donc nécessaires pour parvenir à l’effectif type de 85 personnes tel qu’il a été défini. Parallèlement, le siège de la régie est en cours d’acquisition dans le secteur Hôpitaux-facultés, « un ancien bâtiment entre Montpellier et Saint-Clément-de-Rivière », d’une superficie de 500m2. Afin d’améliorer la relation avec l’usager, un accueil physique sera toutefois maintenu en ville.

Baisse du prix à l’automne

Le prochain chantier qui s’ouvre pour la régie est l’élaboration d’une « convention d’objectifs » qui devra ensuite être approuvée par la Métropole. L’amélioration de la performance du réseau, la création d’un observatoire de l’eau figurent parmi ces priorités au même titre que la fixation d’un nouveau tarif. Celui-ci est attendu évidemment à la baisse mais il est encore trop tôt pour en indiquer l’ampleur. « Ce n’est pas sérieux tant qu’on n’a pas arrêté une programmation budgétaire sur 5ans », indique René Revol, qui plaide pour une « baisse raisonnée » tenant compte des besoins en investissements des infrastructures. Autant d’éléments financiers qui devraient être fixés et communiqués à l’automne, 3 mois avant le basculement.

Publié dans le Midi Libre du 20 mai 2015.

Quelques informations complémentaires sur la réunion du CA pendant laquelle ont été élus le président et vice-président de la régie.
— Création d’une commission d’appels d’offres constituée de 2 élus (Revol, Savy) et d’un associatif (Vignon)
— 3 autres commissions vont être créées plus tard (Financement, Ressources humaines, Ressources hydriques)
— Les appels d’offres pour les marché publics (environ 80) vont dans un premier temps être traités à l’aide du logiciel de Montpellier Métropole avant que soit mis en place une structure spécifique à la régie (acquisition d’un logiciel et embauche d’un rédacteur marchés publics)
— Un comptable spécifique (qui doit être un agent public) va être embauché (6 candidats) puisque le Trésor Publique a fortement déconseillé (on peut même dire refusé) la mise à disposition d’un comptable du Trésor Public.
— Un directeur d’exploitation (statut privé) va être embauché (une quarantaine de candidats dont plusieurs venant de Veolia et de Suez). Il a été acté que ce poste ne serait pas attribué à une personne venant de l’ancien délégataire Veolia.
— Un responsable des systèmes d’informations (statut privé) va être embauché un peu plus tard. La régie doit faire l’acquisition des logiciels de facturation, de gestion patrimonial du réseau etc. et former le personnel à leur usage. Je crains que cela ne soit pas possible pour le 1er janvier 2016 et qu’il faille sous-traiter facturation et gestion patrimonial à Veolia par des marchés publics d’un an.

Vaucluse: des plaintes contre Veolia pour surfacturations

Devant le tribunal d'Avignon. Le DL / J.G.
Devant le tribunal d’Avignon. Le DL / J.G.

11 usagers vauclusiens de Veolia Eau étaient ce matin au tribunal d’Avignon pour un litige les opposant à la société.

Ils réclament pour certains, les remboursements de pénalités de retard qu’ils jugent abusive ; et pour d’autres, l’abolition d’une taxation sur l’assainissement qu’ils estiment également injustifiée.

13 autres usagers sont convoqués le 8 juin prochain.

L’audience de ce lundi 11 mai doit donner lieu à un renvoi, les plaintes individuelles, 24 au total, pourraient être regroupées pour un même dossier.

Le collectif de l’eau soutient les usagers.

Lire son dossier complet

Publié dans le Dauphiné  le 11/05/2015

Avignon: questions à Mme la Maire

Après s’être manifestés à l’occasion des successifs Conseils Communautaires du Grand Avignon (notamment en juillet et septembre 2014, puis plus expressément les 17 novembre et 15 décembre 2014, enfin récemment le 16 février. 2015), les citoyens du Grand Avignon et plus particulièrement les citoyens d’Avignon, ont exprimé le 31 janvier 2015 leur volonté d’un passage en régie publique de la gestion de l’Eau à Avignon. Une attente attestée par les 7200 signataires (à ce jour) de la pétition traduisant cette exigence.

 

En se rendant le 31 janvier à la mairie, les usagers ont demandé le soutien de Mme la maire d’Avignon, première Vice Présidente du Grand Avignon.

 

En son absence, la réponse orale de deux de ses adjoints, a été : « oui, oui, il y a besoin de mobilisation des élus et des citoyens« . Mais au final et malgré la promesse faite, publiquement, d’une rencontre avec Mme la Maire, il ne s’est rien passé.

 

Mme la Maire paraît seule avoir accès, à ce jour, aux éléments du dossier.

C’est la raison de notre présence, le 13 avril, à la mairie d’Avignon.

Lire les questions du Collectif de l’eau du Grand Avignon

 

Avignon: Veolia chasse ses fuites

« À la rencontre des chasseurs de fuites », voilà le thème de l’invitation lancée par Véolia aux médias locaux. En ce jeudi matin d’avril, Gilles Rousseaux, le Monsieur communication « Rhône-Méditerranée », est tout exprès à Avignon pour recevoir ses hôtes et orchestrer la visite. Bardé de chiffres et d’assurance, l’homme nous fait rencontrer Waguih, le « chercheur de fuite » pour nous démontrer par l’exemple l’implacable lutte lancée pour réduire les pertes sur les 380 km du réseau de canalisations (lire ci-dessous). « Toute consommation anormalement élevée déclenche la parade adéquate », assène le communiqué de presse.

Une position menacée

Mais la véritable parade à laquelle se livre Veolia est surtout médiatique, alors que sa position sur Avignon est de plus en plus menacée. Le contrat de délégation de service public qui lie la société à l’agglo court jusqu’en 2020 mais Cécile Helle, le maire PS d’Avignon, souhaite se passer de ses bons offices dès 2017 pour revenir à une gestion de l’eau en régie publique. Certes Veolia conserve la préférence de Jean-Marc Roubaud, le président UMP du Grand Avignon, mais son ancrage et surtout son image s’effritent sous les assauts de l’irréductible Collectif de l’eau et de sa présidente, Marcelle Landau, qui lui mène une véritable guerre de trente ans.

Silhouette mince mais volonté XXL, cette passionaria martèle sans relâche depuis les années 90 ses arguments contre l’exploitation de ce bien commun qu’est l’eau par des sociétés privées qui en tirent profit. La grève de l’abonnement et ses 1 200 participants en 2003, c’était elle ; les actions contre les coupures, encore elle ; le combat pour le remboursement des hausses de tarif en 2011, toujours elle.

Depuis deux ans, le Collectif de l’eau qui fédère 13 associations de tout le Grand Avignon, redouble d’efforts, espérant profiter de l’arrivée à échéance des contrats avec les sociétés privées pour imposer le principe d’une régie. Une pétition lancée il y a quelques mois et relayée par les militants dans toutes les communes a déjà recueilli 7 000 signatures. Marcelle Landau entonne son ode à la régie à l’entrée des séances du conseil communautaire, noie les médias locaux sous les communiqués et tambourine à toutes les portes. Lorsqu’elles restent closes, les militants organisent un rassemblement comme lundi dernier devant la mairie d’Avignon où ils sont allés demander à être reçus par Cécile Helle qui, disent-ils, ignore leurs demandes depuis des mois.

« C’est très dur à vivre pour nos agents »

Gilles Rousseaux, l’homme de Véolia, lui-même n’en revient pas d’une telle pugnacité. « Je travaille pour la communication de Véolia sur toute la zone qui englobe l’Italie et le Sud de la France jusqu’à Barcelonette, Avignon c’est le seul endroit où on est traité comme ça. Et ça fait trente ans que ça dure », lâche-t-il entre lassitude et exaspération. Et d’ajouter, plein de componction : « Cette campagne contre nous est très dure à vivre pour nos agents. Nous voulons sortir des polémiques pour parler de l’eau de façon positive, en montrant le travail des équipes sur le terrain. »

Voilà pourquoi il tenait à nous faire rencontrer Waguih, le chasseur de fuites et ses collègues. Et voilà pourquoi aujourd’hui, confronté à une offensive tous azimuts, il a décidé de rendre coup pour com’. Fin de la visite « spéciale fuites ». « Je vous recontacterai, promet Gilles Rousseaux aux journalistes, je vais avoir d’autres sujets à vous proposer ».

_________________________________________________________________________________________________________________________________

Le réseau laisse s’échapper 32,2% de l’eau injectée: la chasse aux fuites est lancée

Selon les chiffres communiqués par Veolia, à Avignon seulement 67,8 % de l’eau injectée dans le réseau arrive dans les robinets des usagers. C’est donc presque un tiers de l’eau qui est perdu sur un total de 7,5 millions de mètres cubes distribués chaque année. L’objectif qui s’impose à Veolia par la législation découlant du Grenelle de l’environnement est de ramener le rendement du réseau à 76 % à l’horizon 2020. Mais la société souhaite y parvenir bien avant, dans un ou deux ans en concentrant ses efforts sur cet enjeu.

Article publié par Midi Libre le 15/04/15

Notre commentaire: un tel taux de fuite est un pur scandale. Veolia est directement responsable du non entretien du réseau pendant des années. Une opération de communication lorsque le contrat touche à sa fin, ne devrait pas faire illusion sur le non respect par la firme des engagements de service public. Les élus en tireront-ils les conclusions qui s’imposent?

 

 

Montpellier: l’eau sera moins chère et…publique en 2016

Un an après le lancement du processus de retour en régie, le processus prend un nouveau tournant avec un nouveau statut, celui d’une une régie publique à autonomie financière et à personnalité morale.
Comme promis durant la dernière campagne des municipales, le retour en régie publique de l’eau sera effectif au 1er janvier 2016. Et un an jour pour jour après avoir lancé le processus, ce retour dans le giron public a désormais un cadre statutaire : « Nous avons choisi une régie publique à autonomie financière et à personnalité morale », a noté Philippe Saurel, le président de la Métropole. Exit Veolia d’ici la fin de l’année et clap de fin de la délégation de service public initiée sous Georges Frêche en 1989. Du moins pour les treize communes concernées dans le périmètre de la Métropole (*). Et ce, même si l’industriel a récupéré deux contrats sur l’assainissement pour un montant de 95 M€ ! Une façon de se consoler…

Mais l’essentiel, présenté par les élus, est que la régie décidée est celle utilisée à Grenoble et à Paris et promet la plus grande latitude à la force publique mais aussi au comité citoyen, qui pourra avoir un œil sur l’ensemble du processus de distribution de l’eau.

13 communes et 80 % de la consommation globale

La future régie dessert 13 communes soit 80 % de la consommation globale, pour 337 000 habitants soit 67 000 abonnés. Elle gérera 12 sites de captage, 2 usines de traitement, 31 réservoirs et plus de 1 000 km de canalisations. Chaque année, 35 millions de m3 d’eau seront distribués par le service public.

René Revol, vice-président délégué à la ressource l’a martelé : « On aura la régie qui laisse le plus de place au citoyen, avec la possibilité d’intégrer des tarifs sociaux. » Le mois prochain le premier conseil d’administration sera réuni : vingt personnes, quatorze élus et six non-élues (les associations d’usagers et une personnalité qualifiée) mais avec un pouvoir de vote.

Avec les agents de Veolia

Tout cela ne peut évacuer la question cruciale du prix : « Nous y reviendrons ultérieurement avec précision », disent de concert Philippe Saurel et René Revol, non sans assurer que, pour le consommateur, il y aura une baisse sur la facture globale.

Pour le reste, la régie sera composée de « 80 à 85 agents ». Essentiellement transférés de Veolia, comme la loi l’exige, par des contrats de droit privé, aux mêmes conditions que les agents de Veolia connaissent déjà. Il faudra par ailleurs recruter du personnel. Enfin la future régie sera implantée dans le quartier Hôpitaux-Facultés dans un bâtiment que la Métropole viendrait d’acheter.

(*) Il s’agit de Grabels, Jacou, Juvignac, Lattes, Le Crès, Montferrier-sur-Lez, Montpellier, Pérols, Prades-le-Lez, Saint-Brès, Sussargues, Vendargues et Villeneuve-lès-Maguelone.

Votez pour le nom sur Facebook

Les élus proposent de laisser aux citoyens la possibilité de donner le futur nom de la régie entre six retenus : Régie des eaux de Montpellier, Eaux de Montpellier, Aigua d’Oc, Mon’Eau, Aqua d’Oc, Eau publique de Montpellier ? Votez sur la page Facebook de Montpellier Méditerranée Métropole. Réponse le 28 avril.

Publié dans le Midi Libre du 15 avril.

Quelques informations complémentaires d’Eau secours 34
 
— Concernant la composition du CA de la régie
Eau Secours 34 aura un représentant ayant voix délibérative dans le CA. Eau Secours 34 demandait également :
1 – la création d’un observatoire de l’eau avec un représentant ayant voix délibérative dans le CA
2 – un représentant du personnel de la régie ayant voix délibérative dans le CA
Nous n’avons pas obtenu gain de cause sur ces 2 points. Si un observatoire de l’eau est créé, celui-ci sera purement consultatif, tout au moins dans un premier temps.
René Revol nous avait assuré que les non élus auraient la plus large place possible dans le CA. Nous sommes loin du compte puisque les élus représenteront 70% du CA.
— Concernant la baisse de la facture d’eau
La baisse de la facture d’eau n’aura pas lieu la 1ère année (2016) de fonctionnement de la régie. La 1ère année est toujours difficile d’un point de vue financier et la régie ne souhaite pas s’endetter. Par conséquent, la baisse de la facture aura lieu la 2ème année au plus tôt. D’ici là, une réflexion aura lieu sur la tarification sociale et progressive avec une analyse des expériences menées ailleurs.